L'Ombre du doute d'Aline Isserman
Elle est formidable, exceptionnelle, fantastique, étonnante, intense, magnifique, pharamineuse. Qui ? Prodigieuse, remarquable, sublime, unique… Oui, oui, oui, mais qui ? Sandrine Blancke, of course, irréprochable de précision et de vérité. Sitôt sortie de Toto le héros de Jaco Van Dormael (Caméra d'or au Festival de Cannes en 1991), elle explose à nouveau, chez Aline Isserman dans l'Ombre du doute (1992), sauvant un film qui joue avec le feu. L'Ombre du doute, un film dans lequel Alain Bashung (Victoires de la musique 2009) et Mireille Perrier (Toto le héros), sobres et efficaces, apportent tout leur talent à une drôle d'histoire, nous confie le drame de la pédophilie vécue par Alexandrine, lors de ses 12 ans et subissant alors anorexie, angoisse et échec scolaire.
Le film, réalisé bien avant que n'explosent les affaires Dutroux et Jozef Fritzl, se développe sur une pédophilie tout aussi ignoble mais dont la réalisatrice cherche à comprendre la source, la genèse : un père abusif, lui-même abusé par son père (une sorte de père Staline infantilisant sa progéniture) et exprimant une volonté de provocation pour expier un passé qu'il n'a pu dominer.
Un film sans effets de manche où Isserman privilégie le pudique au spectaculaire. Une belle direction d'acteurs et un travail du directeur de la photo, Darius Khondji, particulièrement bien inspiré.
L'Ombre du doute d'Aline Isserman, édité par L.C.J., distribué par Twin Pics.