Étudiante du Master en animation de la Cambre au même titre que Youri Orekhoff, le gagnant du prix Cinergie du Festival Anima 2022, Clémence Rogge propose un court-métrage réalisé entièrement en stop motion.
Assez court mais captivant à chaque instant, Pore relate l’histoire d’une femme et d’un homme qui rentrent ensemble d’une soirée trop arrosée.
Pore
Publié le 31/03/2022 par Malko Douglas Tolley / Catégorie: Critique
Programmé dans la sélection Animé Trash du Festival du Court Métrage Indépendant 2022 et à l’affiche d’autres festivals (Offscreen, etc.) en Belgique, Pore met en scène un homme et surtout une femme qui s’écroule sur le sol après avoir été prise en photo ivre par ce dernier. Recroquevillée au sol, celle-ci vit une crise d’angoisse post-traumatique, elle-même liée à une agression préalable qui a été filmée par ses agresseurs, nous explique la réalisatrice du film.
Blottie contre un mur, son corps se fige et ses angoisses se matérialisent sous forme de cauchemars. Elle se sent comme emprisonnée dans la glace et traversée par des pics qui lui blessent le corps. Cette ambiance oppressante ne s’arrêtera finalement qu’à son réveil où elle décide de confier à son ami ce « secret » enfoui au plus profond d’elle-même.
Ce court-métrage d’animation est une allégorie qui met à jour cette tendance à tout capturer par la photo dans nos sociétés modernes où les téléphones sont omniprésents. Quels sont encore les espaces d’intimité restants ? Comment se remettre d’une agression ? Comment lutter contre le cyberharcèlement ? Quelles sont les limites à la vie privée dans une époque où tout et n’importe quoi peut être diffusé en ligne ? Autant de questions qui nous sont venues à l’esprit en regardant Pore.
Détail amusant pour les lecteurs de Cinergie et les fans du festival Anima, Clémence Rogge a servi de modèle pour les personnages féminins de Ronde de Nuit de Julien Régnard, court-métrage également lauréat d’un prix au Festival Anima 2022.
