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The Knack...And How To Get It de Richard Lester

Publié le 01/09/2008 par Jean-Michel Vlaeminckx / Catégorie: Sortie DVD

The Knack…And How to get it de Richard Lester

 
Yesterday sixties. Fabulous sixties, créatrices, agitées et tellement plus marrantes que le blabla des néo-conservateurs. Qui se souvient de The Knack ? Personne.  The Knack...And How To Get It : comment l’avoir (la séduction). Un coucou de chez coucou, pas relou pour deux sous. 
Récemment, l’édition en DVD de A Hard Day’s night et Help ! (grâce au phénomène des Beatles) a rappelé l’existence de Richard Lester, la star de la réalisation du cinéma brindezingue des sixties. Pourtant, en 1965, The Knack a obtenu la Palme d’Or au festival de Cannes. Ah ouiiiiih ?! Ha-llu-ci-nant ! Oui, oui, un film complètement dingue, foufou, zinzin avec un non-sens façon british, délirant de chez délirant. (1)

Le bling sexy. Avoir la séduction, capter les filles (l’essentiel dans la vie), c’est le "knack "de Tolen (Ray Brooks), son peps irrésistible, qui tombe les filles sans le vouloir devant ses deux copains (Michael Crawford et Donald Donnelly) stupéfaits, sciés par ce prince de la masculinité au look imperturbable qui les réduit à mater les filles. Enchaîner les conquêtes féminines, sans les poursuivre comme Casanova, est-ce possible ? Arrgh ! Tolen est détecté en un dixième de secondes par les filles futfutes. Clic, le charme opère, elles sont à ses pieds. La grâce, c’est quand l’imaginaire est réel car le réel devient imaginaire. Le ying et le yang. Perfecto.The Knack met en évidence des jeunes très "hypes" avec un aplomb extravaguant (moins dépressifs que ceux finement dessinés par Wes Anderson en notre vingt-et-unième siècle, dans La famille Tannenbaum ou Darjeeling limited).

The Knack c’est ça, le tout en 85’, à fond la caisse. Géant ! Avec aussi trois elfes, sorte de Twiggy (jupe courte, taille basse) dans les rues londoniennes : Jane Birkin, Jacqueline Bisset et Charlotte Rampling, figurantes et stars des seventies devenues toutes les trois et une Nancy (Rita Tushingham), sorte de Sainte Nitouche au nez extravaguant, mal fagotée, mais sympa de chez sympa.  Tolen va-t-il craquer ? Et aloooors ? Et aloooors ? Chuuut.

Imaginez ses copains envieux et farfelus déplaçant sans se presser, (et vous comprendrez pourquoi), dans les rues de Londres, sur les ponts de la Tamise, un lit à roulettes plus grand que celui de Tolen, qu'ils viennent d'acquérir dans l'espoir de saisir le knack.

The Knack est, clic clac, une sacrée claque, inégalée depuis ! La maîtrise formelle  avec  un changement d’axe perpétuel a créé ce style foufou (tu rocks, je role) de séquences aux plans surexcités alternant avec les plans sous excités. Marque des sixties exubérantes, cadres au ras de la mode, captant l’essence de l’existence.

Qu’ajouter, sinon que dans les seventies, les écoles de cinéma (l’IAD et l’INSAS) nous expliquaient que deux films avaient le plus grand nombre de plans dans l’histoire du cinéma : Muriel d’Alain Resnais et Petulia de Richard Lester. Et puis, pour les loulous qui ont fait d’Alexandre Dumas leur écrivain culte, rappelons que Lester a réalisé trois épisodes des Trois Mousquetaires et Vingt ans après (les adaptations les plus intelligentes).

 

The Knack, Richard Lester, MGM. Introuvable sauf à la Médiathèque de Belgique, fort bien équipée  disons-le.

(1) À ce propos, les néo-cinéphiles captant l’essentiel qui regardent défiler, mois après mois, en soirée, leurs films balèzes comme Blow out, Mission impossible 1 ou Carlito’s way doivent tomber des nues en découvrant Greetings et He Mom, deux films de l’époque sixties de Brian de Palma, complètement farfelus, anti-conformistes et sur-révoltés. Dans la lignée et le style du Jean-Luc Godard de Bande à part et Pierrot-le-fou, mais aussi, pourquoi pas, des films de Richard Lester.