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Window de Violet Braeckman

Publié le 17/05/2021 par Solenne Deineko / Catégorie: Critique

Programmé à l’occasion du festival bruxellois Graines de cinéastes, le court-métrage Window de Violet Braeckman est un film long de sept minutes, qui met en scène un poème du poète et cinéaste iranien Forough Forrakhzad. Il y raconte l’évolution d’une jeune fille. Se remémorant ses souvenirs, elle se rend compte qu’elle est dorénavant une femme.

Window de Violet Braeckman

Violet Braeckman est une actrice et réalisatrice belge. Lors du premier confinement, elle se surprend à regarder vivre ses voisins à travers sa fenêtre, avant de tomber sur le poème de Forrough Forrakhzad. Celui-ci parle d’une jeune fille qui grandit.

Touchée par les mots du cinéaste iranien, elle décide de le mettre en images. Fort d’un plan séquence de l’entière durée du court-métrage, ce film joue avec les ombres et les lumières, soulignant délicatement le corps nu que l’on voit à l’image. Celui d’une femme, de dos. Une femme de dos que l’on voit, plus tard lorsque la caméra s’éloigne, sur un tableau accroché au mur de la chambre. Puis, sur un tableau dans le couloir. Et enfin, on retrouve cette femme sur le balcon, toujours nue et nous tournant toujours le dos. Seul un drap blanc vient envelopper quelques parties de son corps. La musique nous emmène dans une sorte de transe.

On écoute les mots du poème, prononcés par une voix féminine, douce et grave. Leur signification ne nous vient pas tout-de-suite à l’esprit, du temps est nécessaire pour se l’approprier. Se pose aussi la question de la fenêtre, de par le titre d’abord, par le poème ensuite, par un cadrage à la verticale et par les véritables fenêtres, enfin.

Une fenêtre sur notre propre conscience ? Sur la conscience de l’autre ? Sur notre existence ? Une fenêtre sur la vie de ceux qui habitent dans l’immeuble d’en-face ? Le voyeurisme sans doute, aussi. La fenêtre comme métaphore, mais à chacun d’entre nous de choisir quelle signification lui accorder.

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