Zatoichi et Takeshi’s de Takeshi Kitano
Publié le 02/12/2008 par Jean-Michel Vlaeminckx / Catégorie: Sortie DVD
Un DVD et deux films
1. Zatoichi est une légende du chambara (le film de sabre japonais), une saga en 27 épisodes devenue une institution au Japon. Dans Zatoichi, le remake moderne signé par Kitano en 2003, nous retrouvons le héros, un vieux masseur qui parcourt le Japon du 19ième siècle avec une réputation de bretteur émérite l’obligeant sans cesse à affronter les adversaires qui veulent se mesurer à lui. L’épisode réalisé par Takeshi Kitano qui interprète lui-même Zatoichi (les cheveux décolorés), se déroule dans un village dans lequel le masseur aveugle (qui va s’avérer être un voyant masqué) rencontre deux geishas qui cherchent à se venger de la mort de leurs parents. Face à elles, le jeu de masques des gangs en lutte pour le pouvoir.
Le film se termine, à la surprise des fans du genre (mais pas de ceux qui suivent le parcours de Kitano), par une extraordinaire séquence de claquettes emblématique de cet équilibriste qui, depuis ses débuts au cinéma, navigue entre l’auteur sérieux et l’icône au comique débridé. Raison pour laquelle le réalisateur japonais utilise deux noms différents : Beat Takeshi et Kitano Takeshi.
2.Takeshi’s nous montre, Kitano, tel un schizo, avec sa double casquette de réalisateur créatif et de pitre pour les talk shows. D’un coté l’un, Beat Takeshi, une star du cinéma qui en a un peu assez de jouer perpétuellement les yakusas avec lunettes noires et flingues crépitants dans les mains ; de l’autre, son sosie blond et muet, genre Zatoichi, sauf qu’il est caissier dans une superette tout en rêvant de devenir acteur comme Beat Takeshi justement.
Le blond bariolé et muet passe une série d’auditions sans le moindre succès. L’un en a marre, l’autre rêve. Justement, son imaginaire lui sert à faire du cinéma et même un film que Kitano, le vrai, se met à réaliser avec une mise en abyme particulièrement délirante. Réflexion sur le double, ce film très Fellinien, genre Intervista ou Ginger et Fred (éloge du spectacle), se termine lors d’une cavale folle dans un tempo de fusillades et de séquences pleines de non-sens.
Le film se termine, à la surprise des fans du genre (mais pas de ceux qui suivent le parcours de Kitano), par une extraordinaire séquence de claquettes emblématique de cet équilibriste qui, depuis ses débuts au cinéma, navigue entre l’auteur sérieux et l’icône au comique débridé. Raison pour laquelle le réalisateur japonais utilise deux noms différents : Beat Takeshi et Kitano Takeshi.
2.Takeshi’s nous montre, Kitano, tel un schizo, avec sa double casquette de réalisateur créatif et de pitre pour les talk shows. D’un coté l’un, Beat Takeshi, une star du cinéma qui en a un peu assez de jouer perpétuellement les yakusas avec lunettes noires et flingues crépitants dans les mains ; de l’autre, son sosie blond et muet, genre Zatoichi, sauf qu’il est caissier dans une superette tout en rêvant de devenir acteur comme Beat Takeshi justement.
Le blond bariolé et muet passe une série d’auditions sans le moindre succès. L’un en a marre, l’autre rêve. Justement, son imaginaire lui sert à faire du cinéma et même un film que Kitano, le vrai, se met à réaliser avec une mise en abyme particulièrement délirante. Réflexion sur le double, ce film très Fellinien, genre Intervista ou Ginger et Fred (éloge du spectacle), se termine lors d’une cavale folle dans un tempo de fusillades et de séquences pleines de non-sens.
Bonus
Seulement un entretien avec Mister Kitano.Takeshi qui se voit comme un « punch drunker » (un boxeur au cerveau endommagé), nous avoue adorer « l’humour d’un type pratiquant un commerce un peu particulier, qui est acculé et, qui, jusqu’au bout, fait des gags ».
« Je suis un comique qui fait des sketches consistant à faire éclater de rire à la fin. Quand je filme, je remonte à partir de la conclusion ».
À propos de la violence : « Le nombre de voyous est le même, quelle que soit l’époque, quelles que soient les sanctions, mais le problème, c’est qu’aujourd’hui, même ceux qui ne sont pas des voyous s’y mettent aussi. J’appelle ça la vulgarisation de la violence. Quant aux relations de soutien matériel, j’appelle cela la prostitution des lycéennes ».
« Il faut que la violence fasse mal. C’est quand elle est douloureuse qu’elle devient détestable. C’est parce qu’on montre des images sans douleur, où les coups sont filmés d’une manière crue, que les gens les imitent. »
Zatoichi et Takeshi’s de Takeshi Kitano, édité par Les Cahiers du Cinéma et Why’not.