A la cara a fait sa première mondiale dans la section Albar du 63e Festival international du film de Gijón/Xixón (FICX). Ce deuxième long-métrage de Javier Marco après Josefina constitue un prolongement thématique, avec les mêmes personnages, du court métrage dont il reprend le nom, lauréat du Goya 2021 du meilleur court-métrage de fiction.
A la cara de Javier Marco avec Manolo Solo et Sonia Almarcha

Le film réunit de fait les mêmes comédiens : Manolo Solo (détenteur d’un Goya pour La Colère d'un homme patient ; cette année à l'affiche, dans un rôle bien plus aimable, dans Una finca portuguesa) et Sonia Almarcha, nominée aux Goya pour El buen patrón, vue cette année dans Subsuelo). La distribution est complétée par trois acteurs incarnant des personnages absents du court-métrage originel : Roberto Alamo (qui a déjà travaillé avec Marco sur Josefina), Helena Zumel et Daniel Pérez Prada.
Comme dans le court, A la cara met en scène Lina, une journaliste célèbre pour ses apparitions à la télévision qui, lassée des attaques anonymes incessantes dont elle fait l’objet sur les réseaux sociaux, décide d’affronter la situation de manière frontale et d'aller demander des comptes en personne, sans écran ni pseudonyme interposé, à un de ses haters chez lui, dans sa propre maison.
Ainsi, c'est sur un face-à-face que commence ce film qui va se passer principalement sous ce toit : celui de la maison avec jardin, mais autrement rudimentaire, où le personnage central masculin, Pedro, met en location la chambre laissée vacante par feu sa mère. Sous prétexte de vouloir louer ladite chambre, Lina s’introduit dans le pavillon, que Pedro partage avec un chien. À partir de là commence un duel verbal qui va bifurquer vers des situations, des retournements de situation et des émotions inattendus.
Tout au long de cette joute, on frôle souvent le malaise (et l’incrédulité), grâce à un scénario où l'action cède le pas aux dialogues (des dialogues chargés de reproches, d'angoisses et de petites misères qu'a composés Marco avec sa collaboratrice habituelle, Belén Sánchez-Arévalo) et repose sur l'affrontement de deux acteurs, dans la lignée du duel entre Michael Caine et Lawrence Olivier dans Le Limier, le chef-d’œuvre de Joseph L. Mankiewicz.
Ainsi, peu à peu, au fil de cette visite importune s’ouvrent plusieurs champs thématiques : le besoin d’être entendu, la vengeance, la rédemption et la reconnaissance de l’autre, aussi éloigné ou différent de soi qu’il puisse paraître a priori. Avec la lâcheté et les contradictions humaines comme ciment de l'ensemble, c'est finalement une paternité ratée qui va rapprocher les deux bêtes blessées qu'on voit là, orphelines de toute joie dans la vie. Le film, dont on apprécie l'économie en termes de mise en scène, se révèle par instants statique, étouffant et répétitif, mais ce sentiment est allégé par les scènes tournées en dehors du quadrilatère où s’affrontent ses amers protagonistes.
A la cara a été produit par Pecado Films, LaCima Producciones, Langosta Films, Odessa Films, Biograf Capital AIE, Suculenta Producciones et LaCima Entertainment, en coproduction avec la société belge Bulletproof Cupid. Les ventes internationales du film sont assurées par l'agence britannique Reason8.
Alfonso Rivera









