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50/50 - Alice et moi de Micha Wald

Publié le 23/08/2021 / Catégorie: Dossier

En juin 2017,  la Fédération Wallonie-Bruxelles organisait l'Opération "50/50, Cinquante ans de cinéma belge, Cinquante ans de découvertes" qui mettait à l’honneur 50 films marquants de l’histoire du cinéma belge francophone. Ces films sont ressortis en salle pendant toute une année et de nombreux entretiens ont été réalisés avec leurs auteurs. Le site internet qui se consacrait à cette grande opération n'étant plus en activité, Cinergie.be a la joie de pouvoir aujourd'hui proposer et conserver tous ces entretiens passionnants où une grande partie de la mémoire du cinéma belge se donne à lire.

50/50 - Alice et moi de Micha Wald

La filmographie de Micha Wald laisse deviner un réalisateur atypique et hors normes, passant d’une chevauchée cosaque à un road movie intergénérationnel, maniant avec autant d’aisance les grands espaces que l’humour juif. Avec son prochain film, Anvers, il s’aventure encore sur un nouveau terrain, le film de gangsters. Une entité réunit cependant tous ses projets : la famille.
Micha Wald découvre dès l’enfance l’atmosphère des plateaux de cinéma, puisqu’il joue dans quelques films, notamment ceux de Boris Lehman. Si ces expériences contribuent assurément à le pousser vers l’INSAS, où il emprunte la filière montage, sa rencontre fondatrice avec l’art de conter des histoires vient des heures passées à jouer aux Playmobil avec son frère, jouer, et même rejouer la grande Histoire, des Croisades à la découverte de l’Amérique, en passant par l’invasion de la Pologne. Un amour des petites histoires et de la grande Histoire prolongé par la pratique des jeux de rôles, puis bien sûr, par son parcours de cinéaste.
Son premier long métrage, Voleurs de chevaux (Semaine de la Critique, Cannes 2007), renvoie directement à cette envie d’aventures et de grands espaces. Ce conte cosaque, option western biblique, suit les trajectoires de deux couples de frères, et leur âpre confrontation. Ce film organique, où l’image laisse toute leur place aux éléments, est servi par la lumière de Jean-Paul de Zaeytijd (que l’on retrouve également au générique des films de Bouli Lanners). Film de voyage, de quête et de poursuite, Voleurs de chevaux déroulent les grands espaces.
Mais Micha Wald n’est pas le cinéaste d’un genre, même si ses films sont traversés de motifs récurrents, et se font écho les uns les autres.
Ainsi, les frères des Galets anticipent ceux des Voleurs, et le Simon d’Alice et moi (son troisième court) se voit propulser vedette des Folles aventures de Simon Konianski, son deuxième long métrage.

Si l’on y retrouve le motif du road movie, le changement de ton et de style y est radical. Et pourtant, en contant l’histoire rocambolesque du retour au pays de la dépouille du défunt père du héros, Micha Wald, mine de rien, se frotte une fois encore à la grande Histoire, empruntant une voie de traverse, en l’abordant par les détails.
Son prochain projet, Anvers, dont il termine actuellement l’écriture, l’emmène sur le terrain du thriller, où un père et ses fils se déchirent au cœur de l’opaque mafia des diamantaires anversois.

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