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Crapules

Publié le 04/07/2025 par Nastasja Caneve / Catégorie: Critique

Crapules, c’est la mini-série 100% liégeoise réalisée par la comédienne et chanteuse Adrienne d’Anna et les comédiens Vincent Overath et Karim Selhab. Sept épisodes de 5 minutes, produits par David Mathy, prenant place dans un commissariat de police, huis clos un peu glauque qui fait le lien entre les différents épisodes. Crapules, c’est du lourd, de l’absurde, de la dérision bien de chez nous, des personnages hauts en couleurs qui racontent leurs petits méhins aux agents locaux. 

Crapules

Crapules - personne malhonnête, escroc, voyou, vaurien, voleur, bandit, truand - voilà le point commun entre les différents personnages, interprétés essentiellement par Adrienne d’Anna, Vincent Overath et Karim Selhab, mais aussi par d’autres comédiens et comédiennes liégeois. Il y a la construction d’une annexe chez les voisins, les fratricides sans faire exprès, les séances d’exorcisme qui tournent mal, les gâteaux de mariage au boudin noir, des lapins qui pondent des oeufs. Des petites histoires incroyables narrées avec un accent bien prononcé, sans chichis. Et des agents de police qui écoutent, placides, ces récits saugrenus.  

Mini-série totalement autofinancée, elle a été tournée dans les locaux de Koko arrose la culture, à Sprimont, initiative qui guide et soutient une nouvelle génération de cinéastes. La mise en scène est simple et efficace, tout se passe dans un bureau de police, en plan serré sur tous les personnages. Jeu de ping pong, champ - contre champ, entre les policiers et les crapules. Les répliques fusent, c’est verbeux, inventif et un peu jouissif de les entendre. Il y a quelque chose de Les Deschiens version 2025.  

Crapules, c’est aussi une succession de personnages touchants malgré leur lien avec la petite criminalité. Il faut souligner le jeu des acteurs qui parviennent à jongler avec ces individus, un peu barakies parfois comme on dit à Liège, mais pleins d’humanité.  

La mini-série propose sept épisodes, un par semaine, diffusés sur les réseaux sociaux. Crapules, c’est aussi une autre manière de faire du cinéma, avec des professionnels du cru qui en veulent et qui n’attendent pas les financements incertains. C’est “avec les moyens du bord” et c’est très bien comme ça. Il y a quelque chose de frais, de spontané et d’authentique sans prise de tête. Une joyeuse bande qui, on l’espère, ne s’arrêtera pas là. 

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