Présenté au Pink Screens Film Festival, ce court-métrage s'intéresse à la place des femmes dans l'histoire du cinéma. Le montage, très juste et précis, est entièrement composé d'extraits de films réalisés par des femmes entre 1896 et 1940.
Dans le silence d'une mer abyssale de Juliette Klinke
Publié le 08/11/2022 par Fred Arends / Catégorie: Critique
En voix-off, la réalisatrice évoque ses souvenirs de cinéma, des réminiscences de l'enfance et de la découverte des films. Sur un mode ludique, elle raconte à quel point son imaginaire cinématographique s'est forgé à travers des hommes et des figures de héros masculins. Creusant l'histoire du cinéma, elle s'efforce de retrouver les femmes absentes dont on ne se souvient plus, telle Mabel Normand, comédienne prolifique et mentor de Charlie Chaplin, Lotte Reiniger, réalisatrice des Aventures du Prince Ahmed (1926), premier film d'animation de l'histoire du cinéma ou encore Alice Guy, première femme réalisatrice. Avec inventivité, érudition et humour, Juliette Klinke retrace l'engagement précoce des femmes dès les débuts du cinéma, véritables pionnières et qui, avec l'industrialisation de cet art à la fin des années 1930, vont disparaître petit à petit. En fouillant le passé, elle fait réapparaître des femmes réalisatrices oubliées, invisibilisées et englouties par l'histoire du cinéma, dominée et écrite majoritairement par des hommes blancs, et fait surgir avec éclat l'héritage de ces femmes dont on redécouvre sans cesse l'importance aujourd'hui.
