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En DVD : Les Premiers pas du cinéma

Publié le 06/10/2006 par Jean-Michel Vlaeminckx / Catégorie: Sortie DVD

Ce double DVD est disponible à Cinergie, au prix de 40 €, frais d'envoi compris.

Commande via courrier électronique.

Les Premiers pas du cinéma, un coffret de deux films de 52 minutes réalisé par Eric Lange et  Serge Bromberg est enrichi de 32 documents ou boni (pour parler comme Agnès Varda) qui sont de petits films ou bandes annonces à découvrir dans leur intégralité. C’est tout à fait passionnant car jamais, sans doute, l’attraction foraine que fut le cinéma à ses débuts et sa constante évolution n’ont été contés de manière aussi attrayante et pédagogique (on vous renvoie à l’interview que Serge Bromberg a accordée dans notre webzine précédent à Katia Bayer).

A. A la recherche du son cover dvd
Divisé en trois parties, le DVD nous propose successivement le son direct, le son sur disque et le son optique.
Le son direct apparaît dans les années 1910. On y découvre des chansons telles que la célèbre Madelon, destinée à être chantée en public.
A partir de 1925, les frères Dave et Max Fleisher créent un nouveau procédé en lançant la série des screens songs, l'ancêtre du karaoké.
Le son sur disque nous présente une synchronisation d’un film avec un disque gramophone du commerce. Si Edison l'utilise dès 1895, le kinetophone continue à utiliser le cylindre pour l’enregistrement des sons.
Avec l’apparition du son optique, le son est inclus sur la pellicule, un  procédé mis au point par Théodore Case et qui deviendra le Fox Movietone.
Parmi les 17 bonus proposés, retenons l’interview de 10' de SirArthur Conan Doyle, s’exprimant sur sa passion des ressources psychiques. Incroyable !
cover dvd B.  Un rêve en couleur
Trois chapitres : le coloriage, la synthèse additive, la synthèse soustractive.
Dès ses débuts, le cinéma s’est essayé à reproduire la couleur. En 1895, Forgerons, un film de 32'' des frères Lumière est colorié au pinceau, image par image. Gaston Velle essaie le coloriage au pochoir.
La synthèse additive voit apparaître différents procédés : le Kinemacolor, la tricinématographie et le Luminacolor qui reprend le procédé de l’autochrome connu et utilisé en photographie.
La synthèse soustractive voit défiler le technicolor bichrome, la RKO ou Beeky Sharp réalisé par Robert Mamoulian, et enfin le Kodachrome inversible qui permet à tous les utilisateurs (professionnels et amateurs) d’en faire l’expérience.
Parmi les 17 bonus, signalons l’étonnant  Mort de Marat  (1897) colorié au pinceau, La Cucaracha, et la bande annonce de Beecky Sharp qui nous montre certaines scènes en noir et blanc en regards des plans en couleurs.
Sur ces deux DVD, Serge Bromberg confiait à Katia Bayer, notre collaboratrice:
« Tout le monde sait que le premier film sonore est Le Chanteur de Jazz en 1927 et que le premier film en couleur date globalement de la fin des années 20. En fait, on a voulu faire une histoire du son qui ne commence pas par Le Chanteur de Jazz mais qui se termine par ce titre. Et sur la couleur, idem. Quelque part, ce qui nous a intéressés, ça a été tous ces pionniers, tous ces inventeurs fous qui ont essayé de trouver cette pierre philosophale de la restitution d’un cinéma sonore ou d’un cinéma en couleur qui est évidemment synonyme de fortune rapide dans les salles de cinéma. Le nombre de gens qui ont essayé de faire des trucs est complètement fou. Il y a des systèmes complètement fous et brindzingues mais ce qui est encore plus extraordinaire, c’est que ces gens-là ont réussi à mettre au point des systèmes qui, évidemment, n’ont eu aucune vie commerciale mais avec ces systèmes-là, ils ont réussi à tourner quelques images. Qu’est-ce qu’ils ont bien pu tourner?
Probablement, l’image qui me fascine le plus dans le DVD sur le son, c’est celle de Georges Demeny qui, dans un film de 1890, veut apprendre aux sourds-muets à parler. Il dit : « Je vous aime ». C’est une succession de petites photos et on ne voit la phrase qu’articulée mais c'’est extraordinaire.
Idem pour la couleur. En 1902, des Anglais inventent un système qui ne pouvait pas marcher mais qui approximativement traçait les premières bases de ce qui sera le Technicolor et la couleur d’aujourd’hui. En 1902, ils tournent un petit film d’environ 30 secondes où on voit un monsieur qui danse avec 3 foulards, un rouge, un vert et un bleu, ce qui était censé illustrer la richesse du rendu de ces textures. C’est tout à fait flou mais ce sont les premières images jamais enregistrées en couleur et en dynamique de l’histoire du cinéma. Quand on voit ça, c’est bouleversant. »


Les Premiers pas du cinéma : A. A la recherche du son. B. Un rêve en couleur. Deux DVD réalisés par Eric Lange et commentés par Serge Bromberg, Lobster éditions. Diffusion en Belgique : Come and See

 

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