En première mondiale à Annecy et présenté en avant-première au FIFF, avant une sortie prévue à la mi-décembre en Belgique, Le Secret des mésanges est un étonnant film d’animation en papier découpé, où fond et forme s’associent dans la douceur pour conter une touchante histoire de générations. Un film avec un peu (beaucoup) de Belgique dedans, puisqu’on retrouve notamment au générique Aline Quertain, spécialiste de cette technique d’animation singulière et poétique.
Lorsque Lucie, 9 ans, arrive à Bectoile pour passer une partie des vacances chez sa mère Caro, elle n'a aucune idée des aventures qui l'attendent. Archéologue de profession – décidément, les fouilles sont un thème récurrent de l’animation au FIFF cette année – Caro mène des fouilles dans la région avec son collègue Pierrot. La campagne de Bectoile, c'est aussi là où a grandi la jeune femme. Une région où, au-delà des vestiges médiévaux, est également enfoui un secret de famille que la jeune Lucie s’apprête à découvrir, avec l’aide de son nouvel ami Yann et d’un couple de mésanges très spécial…
Le secret des mésanges d'Antoine Lanciaux

À la fois récit intimiste et histoire familiale à laquelle plusieurs générations pourront facilement s’identifier, Le Secret des mésanges est un doux film transgénérationnel tant dans son propos que dans celles et ceux à qui il s’adresse. Lanciaux, aidé au scénario par l’orfèvre du court métrage qu’est Pierre-Luc Granjon (Les Bottes de la nuit, Cristal du Court métrage à Annecy), construit un conte estival sur la fin de l'insouciance nimbé d’un optimisme honnête et d’une confiance en l’humain qui fait chaud au cœur. Dans ces campagnes, qui prennent vie par la beauté subtile, simple et souvent comique de ces papiers découpés, on prend un vrai plaisir à suivre cette aventure à hauteur d’enfant, où les enjeux sont à la fois petits et infiniment grands.
Artisanat ancestral à la genèse de l’animation et qui va puiser jusque dans les ombres chinoises ses origines, le papier découpé est une de ces techniques qui poussent le cinéma d’animation au-delà des cadres du dessin animé, auquel on réduit trop souvent ce médium pluriel. Antoine Lanciaux et son équipe – car il est inconcevable de réaliser un tel film en solo – offrent un moment à la fois distant et intime, une plongée dans l’enfance au travers une technique qui ramène le public au contact de la matière, et de souvenirs visuels et sonores qui sentent bon les vacances, le soleil, et les instants – pas toujours heureux – qui constituent l’identité de tout un chacun.
Un film à ne pas manquer, que vous ayez un petit ou un grand cœur, et où les talents belges rayonnent. Aline Quertain, animatrice sur le film et réalisatrice de Conte Sauvage, court métrage d’animation en papier découpé numérique, lauréat du Grand Prix de la FWB à Anima 2024 ; Annechien Strouven, réalisatrice et animatrice, notamment du court métrage Le Tunnel de la nuit, sélectionné à Annecy ; ou encore Ben Van De Berghe et Lisa Verhue, tous deux intégrés au sein de l’indispensable équipe compositing, au même titre que Annechien Strouven. Porté par Folimage, le film est une coproduction avec les belges Lunanime et Dragons Films, ainsi qu’avec Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma, Will Production, JPL Films,, Pictanovo, Folimage Animation et TNZPV Productions, et sortira le 17 décembre en Belgique, distribué par Lumière.