Avec L’Heure du goûter, Léa Buffard nous rappelle l’importance de prendre du temps pour soi dans une société où règnent la performance et la productivité. Le court-métrage nous présente Fraise, un fruit au planning bien chargé. Courses, sport, travail, tâches ménagères … pas de place au repos ! C’est son amie Fleur qui le dit. Seulement voilà, Fraise n’en peut plus. Au lieu de penser à demain, elle veut son goûter.
L’Heure du goûter de Léa Buffard

Dès le début du récit, Fraise privilégie les tâches “productives” aux loisirs, écoutant les conseils et paroles motivantes de la part de Fleur. Malheureusement, ces paroles deviennent culpabilisantes. “Tout ce temps perdu !” s’exclame-t-elle alors que Fraise se prélasse dans sa piscine en sirotant une glace. Ainsi, lorsqu’elle ne fait “rien”, l’esprit de notre protagoniste, représenté brillamment par Fleur, ne s’arrête jamais de tourner. C’est en fait là toute l’intelligence de la réalisatrice : en personnifiant la petite voix dans sa tête, elle rend on ne peut plus clair un message à la fois personnel et universel. Dans un monde où la productivité de chacun et chacune est mesurée, comparée et valorisée, les instants de repos sont perçus négativement. L’objectif du toujours plus de notre société capitaliste s’installe dans les cerveaux, rendant presque impossibles les moments de vide.
Le talent de storyteller de Léa Buffard se marie avec son talent artistique. Le court-métrage est visuellement beau, alliant animation et peinture de manière fluide.
L’Heure du goûter est donc un petit bijou qui touche juste. Il se conclut en nous rappelant qu’il est nécessaire d’inclure des petits plaisirs simples dans notre vie. Regarder les chiens jouer dans un parc ou le lait se mélanger au café du matin, ce n’est pas du temps perdu, mais une pause nécessaire dans notre quotidien.









