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Suburbanites de Stephan Vermeulen

Publié le 01/02/1999 par Marceau Verhaeghe / Catégorie: Critique

Dans une époque indéterminée, une ville robotisée où tout est sous contrôle. Un univers étouffant qui donne des idées d'évasion. Et si le matin, on sautait du RER pour aller s'ébattre dans la forêt ? Et si un homme et une femme avaient, en même temps, chacun de leur côté, cette idée folle ? 

Suburbanites de Stephan Vermeulen

Et s'ils s'y retrouvaient, ne serait-ce que pour un bref instant de liberté ?
Mais la ville est là, tentaculaire, et la sécurité veille.

Philippe Moins, ailleurs dans ce numéro, parle de l'émergence en Flandre d'une production artisanale de films d'animation d'une remarquable qualité.

 

Ce Suburbanites, déjà distingué au festival de Gand et présenté à Bruxelles à la fois en compétition nationale et européenne, en est un brillant exemple. Le graphisme est original, avec ses grands aplats de noir et de blanc sans la moindre trace de gris. L'animation est fluide et souple et le traitement de l'histoire est intéressant. Ouvertement inspirée de la science fiction pessimiste anglaise des année 30 et 40 (Le meilleur des mondes possibles d'Huxley, 1984 d'Orwell,...) qui exprimait ses inquiétudes face à la montée du totalitarisme, du positivisme aveugle et de la robotisation forcenée, elle mélange les thèmes de ces grands maîtres et accumule les citations (le bain dans la forêt, directement inspiré de 1984) pour donner une vision étouffante d'un monde futur qui n'est sans doute pas très différent du présent. Une œuvre intelligente et brillante qui illustre tout le dynamisme du cinéma d'animation actuel.

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