Dans Teryên, les envolées, Clara Diet et Bérénice Farges nous plongent dans le quotidien de Rondek et Ronak, deux sœurs kurdes résidant dans un camp de réfugiés dans la périphérie de Thessalonique.
Teryên, les envolées de Clara Diet et Bérénice Farges

Elles chantent, dansent, parlent de leurs rêves d’un avenir loin de cette enceinte tout aussi étriquée que l’enfer qu’elles ont fui. Leur père souhaite y limiter leurs contacts avec les autres adolescentes issues d’autres régions du Moyen-Orient. Heureusement, un exutoire à leur frustration et à leur attente interminable s’offre à elles chaque jour : la Casa Basa. C’est un centre d'accueil de jour pour les femmes et les enfants, où elles s’évadent quelques heures par jour, où elles peuvent grandir, s’épanouir dans un environnement où elles se sentent en sécurité. Toutes ces jeunes femmes s’y lient d’une amitié particulière au sein d’une temporalité incertaine. En effet, les relations humaines se font et se défont au gré des permis de résidence obtenus inopinément. Le destin d’une des sœurs va d’ailleurs être bouleversé du jour au lendemain après avoir résidé six ans dans ce camp. Ce documentaire questionne le caractère arbitraire de l’obtention des permis de séjour, souvent synonyme de séparation tragique au sein de familles déjà déracinées. Il émeut aussi par la gaieté et la ferveur de toutes ces jeunes femmes qui trouvent dans cette maison une communauté unique où l’entraide et un espoir nourri ne peuvent être qu’un choix.