Cinergie.be

Two to Tango

Publié le 13/01/2022 par Kevin Giraud / Catégorie: Critique

Un pas de deux qui dérape, une danse funèbre moderne, Two to Tango a fait forte impression à l'ouverture du Kort Film Festival 2021. Terminé à peine quelques heures auparavant, aux dires de son réalisateur Dimitri Sterkens, le court y a remporté le Prix du public. Une belle reconnaissance pour ce travail millimétré, comme un tango argentin. Vamos a bailar!

Two to Tango

La terreur est inscrite sur le visage de cette femme sans nom, que nous découvrons au milieu de ces arrangements de cérémonie. Dans quel gala morbide sommes-nous ? Le maître des lieux ne semble pas enclin à nous répondre, nous ouvrant néanmoins la porte vers la salle attenante, aux airs de meeting room. Ou du moins, c'est ce que l'on croit jusqu'à ce qu'apparaissent gramophone et disque vinyle, et que le débat se transforme en joute valsée.

Car dans Two to Tango, le ballet devient parabole de l'affrontement entre les nations. D'abord de façon métaphorique, filmé avec talent, avant que ces allégories s'entretuent très littéralement à coups d'armes de poing. Une esthétique de la violence qui s'inscrit dans l'héritage d'un Hunger Games ou d'un Battle Royale, et rappelle bien sûr le tout récent Squid Game.

L'ambiance y est, la beauté des plans aussi. Et alors que s'accélère le rythme, Dimitri Sterkens et son équipe déroulent un film d'un haut niveau, que l'on sent minutieusement travaillé, chorégraphié et répété à l'usure. Jusqu'à la chute, on est happé dans l'atmosphère de l'œuvre, grâce à une bande son originale, lancinante autant que signifiante, El mundo. La touche finale, le dernier mouvement de cette danse funèbre moderne et impressionnante.

Tout à propos de: