Plus jeune, je détestais autant mon corps que j’étais obsédée par les images de Nature. D’un côté, je me disais qu’elles étaient sublimes, et que c’est pour cela qu’elles existaient, et de l’autre, j’avais l’impression qu’en tant que femme, si on ne me regardait pas, j’allais disparaître. C’est autour de l’expérience de mon personnage que le film s’articule. Tout d’abord dans une fascination des images, puis dans leur fabrication boulimique, mon regard change, se questionne et s’interroge sur le pourquoi faire image de nature aujourd’hui, car l’injonction de cette beauté construite lui rappelle fortement ce que mon corps et son apparence ont également subi. Une succession de séquences illustrant tour à tour les formes de représentation de nature comme le cinéma animalier, les Parcs naturels ou les zoos, se mettent en mouvement autour de mon expérience personnelle en tant que cinéaste animalier, plasticienne, ornithologue, femme, corps.