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Le canapé de Karim Barras et Baptiste Sornin

Publié le 03/08/2020 par Bertrand Gevart / Catégorie: Critique

Nous pourrions aisément croire à une réunion privée de pleureurs anonymes, ou encore à un rendez-vous secret pour une analyse. Pourtant, c’est en noir et blanc que Baptiste et Karim vont tenter d’effacer les dernières traces matérielles d’un amour finissant en se débarrassant du dernier bastion : le canapé.

Le canapé de Karim Barras et Baptiste Sornin

S’ouvrant sur des prises de vues différentes dans un Bruxelles vide de toute présence humaine, comme des photographies d’Atget, le film en noir et blanc propose au regard des plans très géométriques de la kermesse de Bruxelles avec en ligne de mire l’attraction Booster Maxx, métaphore parfaite de l’amour et de la séparation, des hauts et des bas, des cris et des pleurs, des sensations fortes. Le film bascule soudainement à l’intérieur d’un appartement vide où se trouve un canapé que la caméra scrute, et au milieu, Baptiste, dépité, avec des cartons. Aussitôt, lorsque la sonnette retentit, on s’attend à voir la fameuse Sophie. Mais c’est Karim qui entre.

À la simplicité de l’objectif dramatique du protagoniste, se déploie en sous texte et de manière diffuse un regard critique sur l’amour moderne à l’image de la phrase « on se quitte pour des raviolis, et des baguettes, toutes les excuses sont bonnes ». Par ailleurs, soulignons le tragi-comique réussi qui se dégage de certaines séquences.

Les deux réalisateurs, Karim Barras et Baptiste Sornin, signent un film qui provoque un sentiment partagé entre rire et cynisme, dans lequel la place de la séparation et des choses qui en découlent tissent le lien ténu entre tous les éléments qui composent le film.

 

En compétition au BSFF :https://bsff.be/programme/edition-2020/competition-nationale/

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