Dans Demain, si tout va bien, Ivan Goldschmidt embarque Virginie Hocq, Bérangère McNeese, Olivier Massart et David Macaluso dans un road trip en ambulance aussi tendre qu’imprévisible. Entre aveux en cascade et collisions émotionnelles, cette comédie dramatique nous entraîne dans un trajet mouvementé, où les cœurs vacillent, les langues se délient et les vérités dérapent.
Virginie Hocq capte la lumière dès les premières minutes, dans un rôle à la fois candide et solaire, débordant d’une énergie presque contagieuse. Face à elle, Bérangère McNeese incarne un pendant plus sombre : une femme en repli, engluée dans ses doutes et ses blessures. Ce duo contrasté, improbable, mais complémentaire, donne le ton d’un film qui jongle avec finesse entre comédie décalée et drame intime.
Si cette entrée en matière installe habilement les enjeux émotionnels, l’intrigue, elle, tarde à prendre son envol. Le film prend son temps pour poser ses repères, au risque de ralentir le rythme. Ce n’est qu’une fois l’embarquement dans l’ambulance effectué que le récit trouve son souffle. Le périple peut alors commencer, et avec lui surgissent révélations, tensions et glissements inattendus.
À mesure que le véhicule file vers Bruxelles, les masques tombent, les relations s’effilochent ou se retissent, et les personnages se dévoilent. Le film interroge, en creux, les choix de vie, les renoncements, les priorités qu’on subit ou qu’on s’invente. Dans ce huis clos improbable, une vraie complicité émerge, portée par le jeu juste et nuancé des quatre comédiens, chacun trouvant naturellement sa place dans cette drôle d’épopée humaine, à la fois bancale, drôle et touchante.
Demain, si tout va bien s’inscrit dans une volonté assumée de proposer un film qui fasse du bien, un "feel good movie" comme le décrit son scénariste Nicolas Legrain, co-auteur du projet avec Ivan Goldschmidt. Derrière l’humour et la légèreté, le film explore avec pudeur la complexité des liens familiaux, les fractures sociales et culturelles, et ce que signifie, parfois, tenter de recoller les morceaux. Il rappelle aussi, en filigrane, la nécessité d’accepter les autres tels qu’ils sont, avec leurs failles, leurs contradictions, et ce passé qu’on ne réécrit pas – mais avec lequel on peut, peut-être, faire la paix.
Finalement, Demain, si tout va bien n’est pas une énième comédie aux blagues potaches, mais un film plus sensible, plus nuancé, qui cherche avant tout à faire résonner quelque chose chez le spectateur. Il interroge, avec humour, les choix de vie assumés ou non, les liens qu’on défait ou qu’on tente de renouer. Et si le film décolle, c’est grâce à ses comédiens, qui portent le film à bout de bras. Virginie Hocq, lumineuse et drôle, Bérangère McNeese, tout en fêlures contenues, mais aussi Olivier Massart et David Macaluso, parfaits dans leur partition décalée. Un quatuor juste et touchant, au service d’un road movie du cœur, à la fois modeste et profondément humain.
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