C’est la mer qui prend l’homme…
Le parcours de Lucile Hadzihalilovic, productrice, co-scénariste occasionnelle et épouse de Gaspar Noé, est l’un des plus singuliers au sein du petit monde bien terne du cinéma de genre français, la réalisatrice créant ses propres univers avec une approche visuelle et sonore aussi originale que personnelle. C’était déjà le cas dans le moyen métrage La Bouche de Jean-Pierre (1996) ainsi qu’à l’occasion du très beau Innocence (2004), rêverie poétique située dans un microcosme entièrement féminin (des jeunes filles dans une école de danse), qui faisait la part belle à la nature, aux sons et aux métamorphoses corporelles. Cette formule, la réalisatrice la reprend 11 ans plus tard pour Evolution, œuvre exigeante, tour à tour poétique, onirique et cauchemardesque.