Mon père, ce héros
André (André Dussollier), 84 ans, est victime d’un accident vasculaire cérébral qui l’immobilise et le laisse à la merci des infirmières et des médecins. Pour cet intellectuel sophistiqué, marchand d’art qui, jusqu’à présent, était encore actif et indépendant, le choc est rude. Ses capacités mentales ne semblent pas avoir été affectées, mais, très diminué, il a des difficultés à s’exprimer, à se nourrir sans être aidé et il ne peut plus marcher, prisonnier de ce corps inerte. La moitié de son visage est paralysée et sa lèvre et son œil droit pendent désormais de manière grotesque. Homosexuel, André est séparé depuis belle lurette de son épouse dépressive (Charlotte Rampling) et ne peut désormais plus compter que sur ses filles, Emmanuèle (Sophie Marceau) et Pascale (Géraldine Pailhas), qui se relaient à son chevet. Ses rapports avec Pascale étant courtois, mais superficiels, André s’en remet surtout à la fragile Emmanuèle - sur qui il a toujours exercé une emprise très autoritaire -, notamment pour l’aider à mettre en branle son ultime projet : se rendre en Suisse pour procéder à un suicide assisté, la loi française interdisant une telle pratique.