Sélectionné dans la compétition films d’étudiants au Festival de Gand, Upper de Lennert Madou s’inscrit dans la lignée esthétique de la carrière du jeune cinéaste, déjà révélé par High Jump en 2021. Entre onirisme, lenteur assumée, quiétude et questionnements de la jeunesse, Madou met en images l’attente et les espoirs d’aventure dans un quotidien banal qui caractérisent cet âge où tout et rien sont à la fois possibles.
Upper - Lennert Madou
Publié le 16/10/2024 par Kevin Giraud / Catégorie: Critique
Photographe autant que réalisateur, Lennert Madou amène son œil - et sa pratique - dans ce court métrage où deux amis attendent le passage d’un astéroïde supposé grandiose. Avec, pour les deux protagonistes, ce besoin de s’élever à la fois au-dessus de leur ennui, mais aussi au-dessus du sol dans une course à l’élévation entre comique et touchante métaphore.
Construisant chacun de ses plans tels des photographies, Lennert Madou se joue des cadres et des surcadres entre deux pièces, dans des espaces que le réalisateur transforme en scènes, et backgrounds, en tableaux. Et le cinéaste d’offrir à ses personnages l’appareil photo comme moyen d’expression et de jeu, révélateur des émotions, mais aussi générateur de celles-ci.
Opposés à ces portraits en noir et blanc, le réalisateur colore ses plans de bleus profonds et de lumières éclatantes, mariant ses images aux rythmes sonores et aux musiques envolées, qui transportent le film vers de nouvelles hauteurs de lyrisme dans sa conclusion onirique.
Film de fin d’études de Lennert Madou, Upper augure un cinéma de la synesthésie, porté par des comédien·nes charismatiques.
