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7 jours sur 7 de l'Atelier Graphoui

Publié le 07/02/2022 par Bertrand Gevart / Catégorie: Critique

Durant l’automne 2021, le Centre culturel d’Ottignies-Louvain-la-Neuve a organisé la dixième édition de sa Triennale d’art contemporain. Pour cette édition, la thématique choisie fut celle de la fluidité. Qu’elle soit sociale, physique, réelle ou virtuelle, cette exigence de fluidité dans nos vies s’est vue brusquement mise à mal par les périodes successives de confinement.

 
7 jours sur 7 de l'Atelier Graphoui

Dans ce cadre, l’Atelier Graphoui et le Collectif des Femmes ont mis en place un atelier participatif d’expression artistique à destination des femmes de tous horizons et de toutes générations produisant un film documentaire intitulé 7 jours sur 7. À travers des portraits fulgurants et militants de femmes, le film participatif d’expression citoyenne 7 jours sur 7 tisse, avec une énergie indomptable, des mots et des images, des rêves et des réflexions, et délient la parole de ces femmes refusant toutes formes d’enfermements et de violences sociétales.

Des portraits de femmes d’horizons différents s’entremêlent aux voix engagées des réalisatrices qui témoignent des conséquences du confinement sur leur vie sociale, privée et professionnelle. Au fil des illustrations animées, elles nous murmurent leurs réflexions sur la place des femmes dans la société et interrogent nos constructions culturelles en faisant dialoguer les luttes d’hier et d’aujourd’hui à travers cette question : Quelles répercussions l’enferment dû au confinement a-t-il sur les femmes ?

Le dispositif mis en place par le collectif permet de faire circuler la parole entre elles afin que chacune puisse témoigner de son vécu : exposition au virus, charge mentale, détresse sociale et économique, violence conjugale. Toutes produisent un discours critique sur les pressions et injonctions subies et reviennent sur ce qui les a mises en mouvement et permis de résister. Car elles refusent qu’on leur confisque leur narration et construisent d’elles-mêmes, par l’art et le récit, leur propre représentation. Alors, elles se retrouvent, s’enlacent, dansent, pour célébrer la liberté, en prenant possession d'un espace et d'un temps pour y faire résonner leur propre voix.

Impertinent dans sa forme, engagé dans ses mots, le film 7 jours sur 7 parvient à retranscrire les petites révolutions de chacune et capture un peu de leurs rêves et de leur sensibilité pour dévoiler les rouages et les conséquences de la violence de l’enfermement.

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