Casablanca Blues
La séquence d’ouverture donne immédiatement le ton désespéré, cruel du film : à Casablanca, Samia (Nisrin Erradi), enceinte de 8 mois et à la rue, postule pour un emploi dans un salon de coiffure. L’entretien se passe bien et, à sa grande surprise, Samia décroche le poste. Mais la jeune femme n’a pas le temps de crier victoire car elle commet une erreur qui gâche tout : elle supplie sa nouvelle patronne de la loger dans l’établissement, dans un coin, où elle ne gênera personne… et c’est ainsi que, quelques secondes seulement après avoir décroché cet emploi inespéré, elle le perd. La société marocaine, à Casablanca, n’est pas différente qu’ailleurs sur le sort des sans-abri, à peine tolérés, toujours regardés avec méfiance. Le regard sur les femmes enceintes qui n’ont pas de mari pour les entretenir, est, lui, sans la moindre pitié.