Sortie DVD de Any way the wind blows de Tom Barman
Le film
Any way the winds blows n'est pas sans évoquer le microcosme artistique qu'entretenait Andy Warhol à la Factory. Tom Barman y fait clairement allusion. Sauf - et c'est important de le souligner - qu'il s'agit chez Tom Barman du milieu arty et bohème d'Anvers à l'aube du millénaire saisi sur un tempo planant et cool, par le leader de dEUs qui nous entraîne à la suite de huit personnages dans un film choral et chorégraphié en autant d'histoires entrelacées au gré du vent. Des tranches de vie se déroulant sur une période de 32 heures, en été, d'un pas nonchalant, dansant ce qui nous amène au second clin d'oeil : West side Story. Les vingt dernières minutes du film voient se réunir les personnages au milieu d'une vaste fiesta nocturne chez un projectionniste viré par son patron, le matin même, pour cause de pellicule rayée. Le même mec fait le DJ en rayant des galettes de vinyle. Ca ne s'invente pas, ça se voit, ça s'entend. Vous avez là un exemple de l'humour tout en finesse d'un réalisateur agacé par le cinéma qui vous prend la tête. Il préfère les trajets en zig zag, le délire, le charme au conformisme. Les dérives et leurs moments magiques, la poésie à la prose. La parution du film en DVD, dans un coffret de deux disques nous permet de nous replonger dans l'atmosphère du film et en nous offrant de nombreux bonus de participer à la fête que fut à certain moment le film (cf. Archives des webzine n°81 et 82)
Bonus
Tout d'abord les impressions de tournages en vingt-cinq minutes. Ce n'est pas trop pour nous montrer la direction d'acteur que pratique Tom Barman, son feeling pour se servir ses évènements imprévus (un arc-en-ciel, un figurant dans la rue). Avant toute chose le réalisateur recherche la spontanéité. « L'accent sur un mot peut tout changer », affirme-t-il. Un acteur ajoute ; « les textes sont écrits de telle sorte qu'ils soient faciles à interpréter. Tous essaient de saisir l'esprit du temps. » ZET puis il y a le rythme rendu perceptible ç l'aide de travellings, de l'emploi de la steadicam et de la Louma. L'atmosphère du plateau détendue du plateau rejaillit lorsque Tom Barman discute avec Garcin de la réplique que celui-ci glisse à sa femme : « La dernière fois qu'on a fait l'amour c'était après le coup de tête de Grun qui qualifiait la Belgique au mondial en 85 ». Et le réalisateur de discuter si c'était en 1981 ou en 1985. Suivent des scènes inédites dont l'une est d'une grande virtuosité et qui à l'élégance de le cacher. Garcin marche sur le trottoir d'une rue. Il s'arrête devant la vitrine d'un coiffeur. La caméra entre, par la porte, à l'intérieur du salon, nous le montre et panote vers l'extérieur en nous montrant Garcin qui observe à travers la vitre. Ajoutons que les scènes sont commentées par le réalisateur. Le menu qui nous est offert comprend également une interview de Tom Barman. Nous en avons retenu la référence omniprésente au jazz qui rythme les plans : Charlie Mingus, Archie Shepp, Herbie Hancock et Charlie Parker. Ajoutons - c'est important pour comprendre la part d'improvisation du film - qu'au départ il s'agissait de réaliser un court métrage qui s'est transformé, le temps aidant, en long métrage. Barman qualifie ses personnages de rêveurs. « Ils parlent de tout sauf de ce qui les concerne vraiment, ils ne terminent pas leurs phrases. Enfin, vous l'avez compris, on ne vous raconte pas une histoire mais des tranches de vie. Vous trouverez aussi un portrait de Tom Barman principalement centré sur la musique de Deus, son groupe ainsi qu' un clip vidéo qu'il a réalisé de « Summer's here » et les habituelles bandes annonces du film.
Any way the wind blows, Tom Barman, édit. par Corridor/Cinéart et Boomerang Pictures. Dolby digital. 4/3 compatible en 16/9. Langues ; néerlandais, français, anglais