Cinergie.be

Ce qui demeure

Publié le 05/09/2017 par Fred Arends / Catégorie: Critique

Grand prix national au dernier BSFF (Brussels Short Films Festival), le premier court-métrage d'Anne-Lise Morin révèle un grand talent pour aborder les interrogations et les incompréhensions d'un enfant face à la mort et à la perte d'une personne proche. 

Ce qui demeurePierrot fête joyeusement ses sept ans avec son père, son frère et sa sœur. La joie est brutalement interrompue par un bruit de chute venant de l'étage. La mère de Pierrot est malade. Elle est mourante. Par petites scènes d'une puissante pudeur, la cinéaste suit ce jeune garçon le long de cette journée sur laquelle la suivante lèvera un voile cruel. Pierrot voudrait voir sa maman mais ses proches l'en empêchent, invoquant la peur qu'il pourrait ressentir. 
Anne-Lise Morin compose des cadres à la fois tendus et doux et accompagne ses comédiens avec précision, Solal Berman dans le rôle de Pierrot est particulièrement impressionnant. Par l'enchaînement de séquences vivantes dont un splendide match de foot, elle tisse également, avec générosité, les liens qui unissent cette famille. La caméra se fait vive souvent, accompagnant Pierrot dans ses balades solitaires. Le récit est également porté par un remarquable travail sur le son. Il crée des sensations de présences/absences; les boiseries craquent sous les pas et le silence s'emplit de respirations lors d'une splendide et inquiétante sortie nocturne du garçon. 

Tout à propos de: