Du 3 au 9 mars 2008, a eu lieu, à Bruxelles, le European Media Event. L’événement regroupait les documentaristes de la communauté internationale et permettait notamment aux jeunes scénaristes de présenter leurs projets. Séminaires et ateliers se sont succédés tout au long de la semaine.
C’est dans ce cadre que nous avons rencontré Inge Rochette, fondatrice de la société Injoy Productions et partenaire de l’événement.
European Media Event

Cinergie : Pouvez-vous nous expliquer ce qu'est Injoy ?
Inge Rochette : Injoy est une maison de production qui existe depuis 2006. Cela va faire deux ans que l’on produit des spots publicitaires, des films d’entreprises, des spots radios et également de la création musicale.
Nous travaillons pour le moment sur des projets de documentaires, de petites fictions et de courts métrages. Nous avons aussi envie de produire des capsules drôles d'une minute qu'on pourrait placer entre deux programmes. Il y a pas mal de réalisateurs qui viennent nous voir avec d'excellentes idées et de bonnes maquettes.
I.R.: Le documentaire m’a toujours beaucoup intéressée parce qu'il est une rencontre de différentes cultures, de différentes manières de travailler. Il nécessite un vrai travail d'équipe
On essaye de lancer des films qui font réfléchir les spectateurs avant tout, qui permettent de les informer sur des sujets actuels ou passés.
I. R. : C’était une initiative de mon ancien patron, Paul Pauwels, directeur de European Television Management Academy (ETMA), installé à Strasbourg. Il est venu me demander si j’étais prête à me lancer dans ce projet, et j’ai accepté. C’était l’occasion de rassembler des gens autour du documentaire, chose qui n’existe pas en Belgique, contrairement à la France.
L’événement a duré une semaine. L’idée principale était de rassembler des documentaristes européens afin de réfléchir ensemble aux solutions à trouver pour les nouveaux médias. Les chaînes publiques sont de moins en moins disposées à financer des projets, et il est donc important que les films se frayent un chemin vers les spectateurs.
I. R. : Je parle de médias tels que la Webcam, le Gsm… On a, par exemple, invité des personnes qui ont mis au point un organisme et qui vont commencer par réaliser des documentaires de 3min pour les distribuer ensuite par streaming via Youtube et également sur la téléphonie mobile. On a donc pensé à ces jeunes qui sont nés avec toutes ses nouvelles technologies et qui cherchent à mettre leurs idées en avant.
I. R. : Les candidats ont d’abord eu une brève présentation des 8 experts qui allaient leur venir en aide. Ensuite, ils ont présenté leurs projets et ils en ont discuté en petit groupe. Le but était que les réalisateurs sachent comment faire en sortant de cet entretien pour réaliser concrètement leurs idées.
I. R. : Notre objectif est de donner des conseils, des astuces et non de les mettre en contact avec des investisseurs. À eux de prendre des initiatives, de passer des coups de fil afin d’obtenir un rendez-vous.
Le principal problème des jeunes réalisateurs, c'est qu’ils ne savent pas se vendre, ils ne savent pas comment s’y prendre face à un producteur. Notre volonté a été de les guider dans leurs démarches afin qu’ils puissent voler de leurs propres ailes.
Une journée pour les étudiants a également été organisée. On avait choisi aussi bien des étudiants en cinéma qu’en école des médias, on voulait prendre un large éventail pour que ce soit accessible à un maximum de personnes. On a voulu les confronter aux différentes sortes de documentaires en présence de certains réalisateurs qui ont commenté des passages de leurs films.
La programmation du vendredi et du samedi consistait à développer des thèmes tels que « Comment sauver la télévision publique ? », « L’Art à la télévision peut-il survivre ? » ou encore « Que peut-on attendre des nouveaux médias ? ».
C. : Pensez-vous que le DVD puisse être une solution à la diffusion de documentaires ?
I. R. :Oui. Actuellement, si quelqu’un se lance dans la production d’un film, il faut qu’il prévoie sa déclinaison sur différents supports tels que le DVD ou encore le site Web.