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Himself he cooks de Valérie Berteau et Philippe Witjes

Publié le 09/12/2013 par Jean-Michel Vlaeminckx / Catégorie: Critique

Dans le cadre d'Europalia/India, le documentaire Himself he cooks de Valérie Berteau et Philippe Witjes est diffusé dans différentes salles – à juste titre, puisqu'il collectionne les prix, de Paris à Tokyo.

Le dimanche 8 décembre 2013, il sera présenté au centre culturel d'Ittre et accompagné d'un workshop culinaire organisé par Philippe Witjes. Les spectateurs pourront donc préparer un repas ensemble, regarder le film et partager ensuite le repas. Il existe aussi, depuis peu, un livre Himself he cooks diffusé en librairie qui inclut le DVD du film.

Himself he cooks  de Valérie Berteau et Philippe Witjes

Le Golden Temple (l'équivalent du Taj Mahal pour les Sikhs) est situé au milieu d'un bassin d'eau qu'il faut franchir pour y accéder. Fréquenté quotidiennement par des milliers de pèlerins, à Amritsar, il est considéré comme un temple sacré pour les Sikhs qui y pratiquent une cuisine communautaire, le « langar ». Le sikhisme, religion monothéiste, rejette le système des castes pratiqué par l'hindouisme. Le mot « sikh » signifie disciple, manière d'être, de rendre service à l'humanité et être tolérant.

Pour préparer, chaque jour, cent mille repas végétariens, très tôt le matin, les Sikhs vont chercher des aliments dans les plaines : pommes de terre, légumes et produits laitiers auxquels ils ajoutent du riz et des lentilles. Himself he cooks suit le parcours de ces milliers de personnes qui participent à ce service volontaire (Sevaa). Dans le brouillard du matin, on ramasse des patates, on les met dans des sacs, on coupe des oignons dans d'énormes cuisines où on chauffe au bois des énormes marmites en fer.

Assis ensemble, en tailleur, à même le sol, le repas de la cantine communautaire se pratique dans le temple. Le soir, après une journée passée à faire des repas, on nettoie les marmites. Les cuisiniers sikhs, avec leurs barbes et le turban de couleur orange qui cache leurs cheveux, se lavent dans le bassin pour se purifier et laver leur linge blanc. Le ciel va bientôt filer vers le clair-obscur, comme nous l'avons vu le matin au début du film, chargé de nuages.

Ces gestes du repas sont chorégraphiés par Valérie Berteau et Philippe Wijtjes. Les cinéastes rassemblent des images en mouvement prises sur le vif, sans paroles et sans commentaires, mais avec le brouhaha sonore du repas. Himself he cooks nous propose une méditation sur une autre manière d'échanger et de partager sa propre culture en se servant de la nourriture. Celle-ci ayant, aux Indes, une connotation religieuse et spirituelle.

Le livre édité comprend de nombreuses photos, un voyage visuel accompagné de textes des deux réalisateurs, mais aussi de Neelima Mathur et Veronika Kaserer.

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