Cinergie.be

How to defeat three samouraï with two chopsticks d’Athéna de Callataÿ

Publié le 22/03/2022 par Nastasja Caneve / Catégorie: Critique

 Présenté en compétition nationale lors du dernier festival Anima à Bruxelles, le film d’Athéna de Callataÿ, produit par l’atelier de production de l’Institut des Arts de Diffusion, Médiadiffusion raconte, comme son titre l’indique, Comment vaincre trois samouraï avec deux baguettes

 
How to defeat three samouraï with two chopsticks d’Athéna de Callataÿ

Une assiette est dressée, trois mouches dessus. Deux baguettes, rouges, reposent à côté. Une introduction annonciatrice.

Un plan plus large plante le décor, nous sommes dans une auberge, un samouraï est assis. Brouhaha en fond. Il déguste un bol de nouilles, son précieux katana à ses côtés. C’est alors qu’entrent trois autres samouraï, alléchés par la lame étincelante… Ils s’approchent, s’avancent vers l’objet de leur convoitise. Mais, le propriétaire n’est pas n’importe qui… C’est le célèbre escrimeur Musashi Miyamoto, figure emblématique du Japon, maître bushi, calligraphe, peintre, philosophe. Les trois voleurs font moins les malins…

Pour raconter cette histoire, Athéna de Callataÿ s’amuse à plier, dévoiler, assembler, cacher des fonds, méthode qui s’apparente fortement à celle des origamis japonais. Contrainte par le format feuille de papier, la réalisatrice assemble des formes géométriques simples comme le carré, le triangle, le rectangle pour créer les décors et les personnages. Les « papiers » s’assemblent constamment, les décors sont sans cesse en mouvement. Et, en arrière fond sonore, on entend ce bruit magique du papier qu’on plie. Tout s’assemble harmonieusement et méticuleusement, dans l’ordre, comme lorsqu’on réalise un pliage et qu’il ne faut oublier aucune étape.

How to defeat three samouraï with two chopsticks surprend par sa forme qui ressemble à celle des papiers découpés sans être des papiers découpés. L’aspect artisanal de cette technique reste néanmoins présente à travers le bruit du papier, les fonds texturés et peints qui habillent les différents plans, les motifs choisis qui s’apparentent fortement à ceux, traditionnels, des feuilles de pliage japonaises.

Un film « hommage » à une culture, à une personnalité, Musashi Miyamoto, à l’art du pliage. Même si le titre est annonciateur, on ne cesse d’être surpris par la sobriété du film, par les apparitions/disparitions mises en place par la réalisatrice et on est séduits aussi par la musique aux sonorités japonisantes de Simon Franken et Maël Moulin.

Tout à propos de: