Coproduit par la société de production hollandaise OAK Motion Pictures et la société de production belge The Y-house Films, I’m Not A Robot de Victoria Warmerdam est nommé cette année dans la catégorie meilleur court métrage de fiction aux Oscars.
Après Snorrie en 2020 et Short Calf Muscle en 2019, la jeune réalisatrice plonge ses spectateurices dans le monde controversé des intelligences artificielles et de la robotique.
Oscar du meilleur court métrage 2025.
Lara Vermeulen est productrice de musique. Confortablement installée dans son openspace, son casque vissé sur les oreilles, reprise de Creep de Radiohead en fond, elle bosse sur un morceau quand le programme qu’elle utilise demande une mise à jour. Pour se connecter à son compte, elle doit compléter plusieurs tests Captcha, ces tests, facilement réalisables qui permettent de différencier les humains des robots. Lara enchaîne les tentatives, mais sans succès. Ses collègues ne l’aident pas, le service client non plus. Ce dernier lui suggère qu’elle est probablement un robot. Après plusieurs tests de personnalité lui révélant qu’elle a 73% de chance d’être un robot, Lara ne comprend pas très bien la situation, elle appelle alors son petit ami Daniel qui ne la rassure pas vraiment.
Ce film, déjà présenté dans différents festivals comme, par exemple, le festival du film des Pays-Bas, le festival du film fantastique de Bruxelles, est plutôt classé dans la catégorie des films fantastiques. Ce scénario ne pourrait pas s’ancrer dans notre monde, non. Ma collègue de bureau ne peut pas être un robot, non. Vraiment ? Dans ce film, la protagoniste nous ressemble, elle mène son métro-boulot-dodo avec un doux enthousiasme, elle a des émotions, passe de l’angoisse à la colère en moins de deux. Bref, rien ne pourrait laisser présager qu’elle soit différente de nous. Et, le film joue avec cette ambiguïté en filigrane dès le départ avec l’ancrage réel du personnage et avec la chanson Creep « But i’m a creep, i’m a weirdo. What the hell i’m doing here ? I don’t belong here ».
Aujourd’hui, on ne sait plus qui est à l’origine d’une œuvre artistique, d’un texte, d’une chanson, d’un film. Aujourd’hui, de faux acteurs s’emparent des voix des vrais acteurs de cinéma. Aujourd’hui, on peut se mettre des puces électroniques dans le cerveau. La frontière entre humains et robots est de plus en plus ténue. Mais est-ce qu’un robot peut choisir sa mort ? Le seul choix qui définisse la grande liberté de l’être humain… Quand on regarde ce film, on se dit que oui, bientôt, on pourra sûrement se poser les mêmes questions que Lara.
