Au rang des expériences immersives, la réalité virtuelle (RV ou VR en anglais) telle qu’on la connaît aujourd’hui, n’a finalement rien de bien nouveau. Dès 1900, Raoul Grimoin-Sanson, et son Cinéorama présenté lors de l’Exposition Universelle de Paris, utilise des écrans géants pour projeter à 360° le vol d’une montgolfière. En 1961, c'est au tour de Morton Heilig de révolutionner l’industrie du divertissement en proposant son Sensorama. Un mix d’images et de sons préalablement enregistrés est projeté devant le pare-brise d’une voiture plongeant le spectateur dans une expérience où les vibrations et les odeurs simulent une réalité. Des tentatives très sporadiques qui amenèrent Jaron Lanier à les rassembler sous la terminaison de réalité virtuelle en 1986.
Mais la place grandissante que prend la réalité virtuelle dans les décennies 2010 et 2020 a par contre quelque chose de novateur et pose la question de l’omniprésence de cet art numérique et immersif. Comme nouvelle manière d’appréhender le cinéma ? Ou comme affirmation d’un nouveau champ artistique indépendant, d’un 12e art se suffisant à lui-même ?