La Neige aux pieds d’Elsa Audevart et Soleysa Taleb

L’histoire d’une quête musicale loin de ses racines. Ayoub nous fait découvrir sa vie d’itinérance chargée de valises et de rythmes. Il vient du Maroc, un pays très différent de la Pologne et pourtant bien que le soleil lui manque, il s’y émancipe à travers. 

Dans des petites salles comme dans son casque, Ayoub vit la musique tous les jours. C’est grâce aux connexions humaines qu’il trouve son équilibre de vie. Ses amis, tout comme lui, partagent le besoin de retourner vivre dans leur pays. Ils se demandent pourquoi ils ont perdu autant de temps à essayer de se faire une place en Pologne alors que leur vie est ailleurs. 

Ayoub ne partage pas cet avis. Sa vie est intimement liée à autre chose. Celle de la rencontre, de l’humain, de la découverte, et la musique lui offrent le voyage comme prétexte pour mener cette route. Il ne rejette pas pour autant ses origines, il accepte qu’elles soient désormais un mélange. Comme lorsqu’il mange un couscous avec des ingrédients polonais. Comme lorsqu’il performe devant un public, il ne se limite pas à ce qu’il connaît, mais crée des espaces de mélanges, s’invite dans le monde des autres et le partage. 

Il reconnaît même lorsqu’il retourne au Maroc qu’il a trouvé le calme en Europe. Là où il n’existe pas au Maroc, où la vie crie et prend toute la place, Ayoub se met à l’écart pour un peu de silence. Lorsqu’il revient en Pologne, il rapporte ses habitudes, ainsi lorsqu’il découvre qu’on peut manger ici très souvent seul, il passe des appels pour retrouver cette vie autour de la table. 

À travers le regard d’Ayoub, La Neige aux pieds interroge la manière dont on habite un pays qui n’est pas le sien, comment on y trouve sa place sans renier ses origines. Loin d’un récit de déracinement, le film célèbre plutôt l’enrichissement mutuel des cultures, esquissant un voyage où l’exil devient un choix et où la musique trace la route.