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La philosophie de la cuvette de Michèle Robin

Publié le 28/02/2023 par Gauthier Godfirnon / Catégorie: Critique

La philosophie de la cuvette met mal à l’aise, donne la chair de poule, fait sourire, même rire : un cocktail ravageur et savoureux. Le personnage principal dévoile un soliloque existentiel, voire existentialiste, morose, morbide avec une touche de poésie et d’humour noir, décapant.

La philosophie de la cuvette de Michèle Robin

La toilette en question constitue l’« exutoire » du protagoniste et d’après lui, de l’humanité à travers l’histoire. Le court-métrage témoigne de l’universalité des attributs de cette pièce : « Une bonne planque pour chialer, fumer, niquer ». Le héros sous-entend qu’un torrent d’émotions siège souvent en chacun de nous quand nous nous y trouvons. On veut s’y confesser, s’en laver les mains. Néanmoins, l’isolement et le temps qui passe l’accablent. Le reflet du miroir l’atterre et la porte de la toilette l’inspire ; on y gribouille nos envies, nos déclarations, nos lamentations, assurés de demeurer dans l’anonymat. Il ne veut pas vieillir, il pense au suicide face à l’absurdité du sablier qui se vide. La mort rôde, impitoyable, dans son esprit. Même l’amour n’a pas pu le sauver…

Le court-métrage frôle le nihilisme, aborde la dépression et la crise écologique. Il traîne son spleen et son idéal avec brio : le malheur et l’humour se complètent. Le ton mélodramatique du film ne dénote aucun manque d’espoir ou d’humour, et c’est pourquoi l’affaire est ici rondement menée : on préfère en rire qu’en pleurer.

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