La philosophie de la cuvette de Michèle Robin

La toilette en question constitue l’« exutoire » du protagoniste et d’après lui, de l’humanité à travers l’histoire. Le court-métrage témoigne de l’universalité des attributs de cette pièce: « Une bonne planque pour chialer, fumer, niquer ». Le héros sous-entend qu’un torrent d’émotions siège souvent en chacun de nous quand nous nous y trouvons. On veut s’y confesser, s’en laver les mains. Néanmoins, l’isolement et le temps qui passe l’accablent. Le reflet du miroir l’atterre et la porte de la toilette l’inspire; on y gribouille nos envies, nos déclarations, nos lamentations, assurés de demeurer dans l’anonymat. Il ne veut pas vieillir, il pense au suicide face à l’absurdité du sablier qui se vide. La mort rôde, impitoyable, dans son esprit. Même l’amour n’a pas pu le sauver…
Le court-métrage frôle le nihilisme, aborde la dépression et la crise écologique. Il traîne son spleen et son idéal avec brio: le malheur et l’humour se complètent. Le ton mélodramatique du film ne dénote aucun manque d’espoir ou d’humour, et c’est pourquoi l’affaire est ici rondement menée: on préfère en rire qu’en pleurer.