Plongé dans le vacarme d’une scène underground, Forsissies capture l’énergie brute d’un groupe punk électro féministe né à Bruxelles. Quatre amies, quatre voix enragées qui font du bruit une arme politique. Le film de Cora Lledo, réalisé dans le cadre de l’INSAS, devient un manifeste vibrant sur la puissance du collectif et de la révolte de ces femmes.
Forsissies, de Cora Lledo
Publié le 15/10/2025 par Malko Douglas Tolley / Catégorie: Critique
Filmée caméra à l’épaule, la performance live est une expérience sensorielle. Les mouvements saccadés, les zooms nerveux, les cadrages instables donnent au film un ton viscéral, presque voyeuriste, comme un strip-tease du réel où la sueur et la colère se confondent. Ce choix formel renforce la dimension punk du projet : pas de filtres, pas de fioritures, juste l’urgence de dire et de montrer.
Entre les concerts déchaînés et les répétitions intimes, la bande-son reprend les textes crus et poétiques des Forsissies, véritables cris de résistance face aux oppressions qu’elles ont subies comme en témoigne le titre d’une chanson sur un viol. Les témoignages des musiciennes, livrés avec sincérité et délicatesse, révèlent la lutte singulière de ces femmes qui refusent d’être réduites au silence.
Au-delà du documentaire musical, Forsissies interroge la frontière entre fiction et réalité, art et engagement. Le film suggère qu’importent les médiums — cinéma ou musique —, ce qui compte, c’est la capacité à faire vaciller le système, à troubler le regard, à déranger l’ordre établi.
Sélectionné au BAFF 2025 (Brussels Art Film Festival), Forsissies célèbre la force du féminin et la rage du collectif. La présence de Cora Lledo permettra aux festivaliers d’approfondir le débat.
