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La Sagesse de nos arbres de Thierry Dory

Publié le 07/02/2025 par Gauthier Godfirnon / Catégorie: Critique

Dans La Sagesse de nos arbres de Thierry Dory, nous découvrons de magnifiques paysages boisés à travers les cinq provinces de la Wallonie et la région de Bruxelles-Capitale. Quelques féru·e·s de la nature viennent nous partager leurs nombreuses connaissances sur les recoins de ces forêts peuplées de mille et un secrets fascinants. À travers des plans d’ensemble magistraux filmés du ciel sur les bois, des gros plans sur une profusion de faunes et de flores et parfois une caméra intimiste de nuit, nous découvrons une infinité de relations entre ces vivants, emplies d’une apparente compétition et d’une véritable symbiose, qui permettent à ces microcosmes de perdurer et de protéger ses habitants.

La Sagesse de nos arbres de Thierry Dory

La régulation de la température des bois se fait notamment au travers de l’action des lierres cernant les troncs et des arbres dont les branches tendent à former une canopée pour réguler et harmoniser la température annuelle. Les arbres aspirent aussi de cette façon à capter le plus de lumière possible. Une fleur fait d’ailleurs office de réservoir à insecticide bio en attirant certaines espèces nocives pour le reste de l’environnement. Les chants de certains oiseaux, a priori identiques selon notre propre perception auditive, peut en fait transmettre grâce à ses différentes nuances les potentiels changements météorologiques. La faune dispose également d’une certaine intelligence en percevant certains comportements d’autres espèces dans l’optique d’échapper à ces mêmes intempéries ou à d’autres menaces. En outre, des naturopathes et autres spécialistes de santé nous dévoilent leur expertise sur les différents bienfaits de la forêt. Les promenades en son sein pourraient par exemple guérir des maux de dos, mais cet environnement riche en biodiversité permettrait également d’améliorer les systèmes plus profonds du corps, tels que les systèmes immunitaire et endocrinien, mais aussi le bien-être général. En effet, d’après certaines pratiques décrites dans le film, ce bonheur omniprésent s’y manifesterait grâce à l’éveil de nos sens, qui pourrait parfaire notre capacité à rentrer en communion avec la forêt en utilisant l’entièreté de nos perceptions corporelles. Tous et toutes ces passionné·e·s de la nature nous partagent leurs savoirs avec un vocabulaire très accessible et un ton poétique qui ne peut laisser indifférent·e. Le film nous fait aussi voyager au Japon où notre essence – nos gènes indéniablement plus liés à la nature qu’aux villes – nous est prouvée à travers les recherches d’un spécialiste tokyoïte. Il est aussi indéniable que, d’après l’avis d’un urbaniste, nous devrions plus nous focaliser sur la connexion à la nature vers laquelle les villes devraient tendre, ce qui se traduirait par une plus grande perméabilité des espaces urbains aux réseaux de plantes et ainsi une multiplication des espaces verts. La puissance et l’attrait de ce long métrage réside dans la légèreté que nous ressentons face à la frivolité de notre propre existence, contrebalancée par l’importance à accorder à une communion plus profonde avec toutes ces forêts. Des forêts aux mille facettes à contempler, qui enrichissent nos savoirs, mais qui garderont leur part de mystère et de magie, qui ne peut qu’ajouter à leur charme.

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