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Le palmarès complet du Prix des Lycéens du cinéma 2022

Publié le 30/05/2022 / Catégorie: Brève

LE SUCCÈS FOU D'UNE VIE DÉMENTE

C’est une déferlante de votes qui a propulsé Une vie démente d’Ann Sirot et Raphaël Balboni en première place de la 9e édition du Prix des lycéens du Cinéma!

Les réalisateurs ont reçu le trophée étoilé sur le balcon de l’appartement bruxellois qui a servi de décor au film

 

Même si le principe d’un Prix veut qu’on désigne un lauréat, l’ensemble de la sélection a su toucher le jeune public.
Tous les films ont provoqué l’émotion, soulevé des questions, suscité la réflexion, ou mené à une prise de conscience.
Les élèves ont imaginé des prix originaux qui rendent compte de ce qui les a marqués dans chacun d’entre eux :

 
Outre le Prix des lycéens, Une vie démente reçoit le Prix du plus beau parcours de résilience.

 

Lorsque la pétillante Suzanne montre les premiers signes de démence sénile, son fils Alex se réfugie d’abord dans le déni. Il se débat ensuite contre l’inéluctable et s’isole dans sa tristesse, au point de mettre son couple et ses projets d’avenir en péril. Soutenu dans son cheminement par l’élan vital de sa compagne et par un aide-soignant au calme rassurant, le jeune homme va parvenir à faire le deuil de ce qui n’est plus, pour « adopter » celle que sa mère est devenue.

 

Ann Sirot et Raphaël Balboni abordent un sujet grave, qu’ils traitent sans pathos, en insufflant dans leur film une fantaisie pleine de couleurs et de poésie.

 

La dernière scène d’Une vie démente nous bouleverse autant qu’elle nous porte, en montrant qu’un regard bienveillant peut transformer le poids de la maladie en quelque chose de neuf, qui est toujours la vie.

 

Revoyez l’interview dans laquelle Ann Sirot et Raphaël Balboni répondent aux questions des élèves.

 


 

Le Prix Atmosphère est attribué à Adoration de Fabrice du Welz.

 

Du début à la fin, Adoration met le spectateur en état d’anticipation anxieuse.

 

On tremble pour Paul, jeune garçon innocent pris d’une passion hypnotique pour Gloria, dont l’esprit tourmenté les entraîne inexorablement vers leur perte.

 

Fabrice du Welz joue sur les contrastes pour créer une atmosphère étrange, à la fois onirique et angoissante. À la dévotion sans condition de Paul, s’oppose l’emprise destructrice de Gloria, et c’est dans le décor lumineux d’une nature somptueuse que l’ombre de la folie guette… La musique de Vincent Cahay est au diapason, mêlant une noirceur inquiétante à la douceur d’un petit air qu’on fredonne.

 

Revoyez l'interview dans laquelle Fabrice du Welz répond aux questions des élèves.

 


 

Lola vers la mer de Laurent Micheli, remporte le Prix de l’évolution relationnelle la plus touchante.

 

Le contact est rompu depuis des années entre Lola, jeune fille transgenre, et son père qui ne peut l’accepter telle qu’elle est. La mort de la mère de Lola les force pourtant à se retrouver, le temps d’un road-trip qui aura tout du voyage initiatique.

 

C’est sans manichéisme que Laurent Micheli montre l’incompréhension qui sépare le père de son enfant, jusqu’à ce qu’ils abandonnent mutuellement leurs rancœurs et leurs jugements réducteurs, et reconnaissent la force du lien qui les unit toujours. Même si tout n’est pas résolu, comme dans la vraie vie, on est touché par l’évolution de cette relation qui prend un nouveau départ.

 

Revoyez l'interview dans laquelle Laurent Micheli répond aux questions des élèves.  

 


 

Le Prix des silences qui nous parlent récompense Nuestras madres de César Diaz.

 

Dès la scène d’ouverture, Nuestras madres laisse la puissance du silence dire les traumatismes enfouis. César Diaz explore les non-dits qui pèsent sur l’histoire intime de ses personnages, autant que sur l’Histoire du Guatemala, qui peine à panser les plaies laissées par des années de guerre civile. Ici, pas de long discours, ni de démonstration implacable ; l’expression douloureuse des visages, le recueillement contenu dans les gestes, suffisent à exprimer la difficulté d’exhumer les fantômes du passé.

 

Nous n’oublierons pas de sitôt la scène muette des portraits de veuves, dont le regard hurle le nom des absents. Jamais un film ne nous avait pris à témoins de cette façon.

 

Revoyez l'interview dans laquelle César Diaz répond aux questions des élèves.

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