Les saveurs de l’amour déçu
Avec Lola vers la mer, Laurent Micheli nous livre un second long-métrage sensible et empreint d’émotion. Au départ d’une facture ultra classique, il démontre sa capacité à brosser des personnages forts, crédibles et terriblement humains dans leurs doutes, leurs contradictions, leurs blessures, leurs limites et leur volonté de les transcender. Des personnages auxquels on s’attache et que la caméra suit pas à pas, traque dans leurs expressions et leurs non-dits et débusque dans leurs sentiments, rarement fades. Un évident talent de cinéaste grâce auquel Laurent Micheli, malgré quelques maladresses, sort son histoire d’amour de tous les pièges d’une narration décidément traditionnelle. Et le spectateur de se prendre au fil des rapports tumultueux de ce jeune transgenre, bien déterminé à aller jusqu’au bout de sa vérité, et de son père qui ne peut se résoudre à accepter cette décision qui semble le remettre en question au plus profond de lui-même. Et de se poser cette question cruciale : « Comment réagirai-je si une histoire semblable m’arrivait ? »