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Adoration : Entretien avec Fabrice Du Welz

Publié le 07/01/2020 par Constance Pasquier et Grégory Cavinato / Catégorie: Entrevue

Cinergie : Adoration commence par cette citation de Boileau et Narcejac : « Il suffit d’un peu d’imagination pour que nos gestes les plus ordinaires se chargent soudain d’une signification inquiétante, pour que le décor de notre vie quotidienne engendre un monde fantastique. Il dépend de chacun de nous de réveiller les monstres et les fées… » C’est un peu une sorte de note d’intention du film...

Fabrice Du Welz : C’est aussi un geste de cinéma, parce qu’en fait, c’est la citation qui ouvre un court-métrage magnifique de Georges Franju, La Première Nuit (1958), qui se passe dans le métro parisien. Pendant la préparation d'Adoration, mon producteur français, Manuel Chiche, qui est un grand cinéphile, m’a montré ce court-métrage que je ne connaissais pas. C’est un film qui m’a vraiment passionné, qui traite lui aussi de l’enfance et du sentiment amoureux. C’est aussi un dérèglement de la réalité, qui va vers une sorte d’abstraction poétique, dans un contexte très différent. Je crois que tu peux le trouver facilement sur YouTube. Donc en préparant le film, j’ai dit à Manu que j’allais reprendre cette citation, parce que je pense que son geste poétique s’appliquait complètement à ce que j’avais envie de faire sur Adoration. L’ombre de Franju et d’autres réalisateurs des années 50 plane sur ce film. Je voulais renouer avec une certaine idée du cinéma fantastique français ou d’expression francophone de ces années-là, qui était à la frontière du réalisme poétique. Je trouvais ça approprié.

 

Cinergie : Pour commencer, je voulais te demander ton opinion sur le grand débat qui secoue le monde du cinéma depuis quelques semaines. Martin Scorsese a donc déclaré que les films Marvel « n’étaient pas du cinéma », des propos qui ont choqué les fanboys et sur lesquels Francis Ford Coppola et d’autres grands cinéastes ont renchéri.
Fabrice Du Welz :
Je souscris complètement aux propos de Scorsese. Ce n’est pas du cinéma. Quand il dit que ce sont des parcs d’attraction, il a complètement raison. De toute façon, le cinéma de Marvel ou de DC m’ennuie profondément, je ne vais pas voir ces films, ça m’emmerde. Ça ne me concerne pas. Je n’ai absolument rien contre ce cinéma, c’est juste qu’il ne m’intéresse pas. Ça ne m’embête pas que ces films existent, c’est juste qu’ils prennent beaucoup de place, c’est ça qui est chiant ! Et ils avalent les meilleurs acteurs de notre époque, parce qu’ils sont payés de manière exponentielle. C’est une industrie dans laquelle il y a tellement d’argent que ça attire tous les grands talents.

 

C. : Tes influences ne sont pas seulement cinématographiques, elles sont aussi littéraires. Je sais que tu admires des auteurs comme Boileau et Narcejac, mais aussi Georges Simenon.
F.D.W. :
Je ne suis pas un lecteur compulsif comme je suis un cinéphile cinéphage. J’aime plus la poésie en fait. Après, il y a des auteurs qui comptent, comme Boileau et Narcejac que j’ai beaucoup lus quand j’étais plus jeune. Et j’aime beaucoup Simenon, qui, d’après moi, est certainement le plus grand auteur d’expression francophone qui ait jamais vécu. Mais ce qui m’intéresse avant tout, dans toute forme d’expression artistique, au cinéma, en littérature, en peinture, c’est la création de mondes. Simenon créait des mondes, Boileau et Narcejac aussi. Nombreux sont les cinéastes des années 50 qui créaient des mondes. Ce que je peux déplorer aujourd’hui au cinéma, c’est que le sujet prédomine sur tout. Le sujet ou le fait de société prédomine sur le regard.

 

C. : En effet, beaucoup de jeunes cinéastes se contentent d’être des illustrateurs de « grands sujets », alors qu’un cinéaste digne de ce nom se doit d’être un créateur, un compositeur…
F.D.W. : Ce n’est pas nouveau les grands sujets, les faux semblants, les impostures. Au-delà de ça, le cinéma est le seul art où les gens pensent parfois qu’être cinéphile, qu’étudier l’histoire du cinéma n’est pas nécessaire ! Ceux qui entreprennent une vocation dans la peinture, dans la littérature ou dans la musique ont une connaissance profonde de leur art. Pour le cinéma, les gens pensent que ce n’est pas utile. Donc, ils n’y connaissent rien. Et finalement, ils sont toujours comme des poissons rouges : ils ne mettent jamais en perspective l’histoire du cinéma, les grands courants, l’évolution du regard, de la mise en scène, etc. Je suis toujours sidéré par le nombre de metteurs en scène qui n’y connaissent rien et le nombre de journalistes de cinéma qui n’y touchent que dalle ! Je pense que c’est problématique, parce que le cinéma est un art, avec ses propres règles, sa propre grammaire. Cette inculture profonde de ce qu’est le cinéma donne ce que l’on voit aujourd’hui. Alors, bien sûr, le cinéma, ça fait rêver, c’est le star-système, les paillettes, les tapis rouges, les belles voitures, etc. Les gens fantasment sur un idéal de vie, ils pensent que tous ceux qui travaillent dans le cinéma gagnent des montagnes de pognon. Pourquoi pas. Mais ça ne devrait pas omettre le fait de s’intéresser profondément au cinéma.

 

C. : On constate que la question de point de vue se perd de plus en plus chez les jeunes cinéastes. Dans tes films, on trouve toujours un point de vue très clair. Dans Adoration, on suit celui de Paul (Thomas Gioria) du début à la fin. Le film est vu à hauteur d’enfant, à travers ses yeux innocents…
F.D.W. : La question du point de vue est évidemment fondamentale. Pour moi, le point de vue, c’est la mise en scène. Je m’intéresse à toutes sortes de cinéma, mais je vois bien qu’il y a cette tendance aujourd’hui… comme si le cinéma avait perdu quelque chose, c’est comme une boussole qui tourne à vide. Le réalisme a infiltré absolument tout le cinéma contemporain. Et puis les grandes thèses, les grands thèmes, les grands sujets ont infiltré tout. Ça a commencé chez nous avec le film de Danis Tanovic, No Man’s Land… enfin, peu importe. Moi, je ne suis contre rien, même si j’ai des ennemis esthétiques, vraiment, des gens que je déteste parce que je pense que ce sont des imposteurs. Les cinéastes dont je me sens proche sont ceux qui osent faire du cinéma. Pour moi, c’est important de penser le cinéma comme une vraie expression artistique, comme quelque chose qui peut changer le monde, comme un acte poétique. Et je trouve que le cinéma d’aujourd’hui est trop souvent relégué à une idée puérile et bêtifiante de divertissement de masse. Or, je pense qu’on peut être ambitieux et pertinent, tout en étant populaire. Aujourd’hui, je trouve qu’il y a comme une sorte de dérèglement, parce que n’importe qui prétend pouvoir être un metteur en scène. Et puis, il y a cette complaisance des grands sujets. Le cinéma, pour moi, doit rester un art. Bien sûr, c’est un art qui est combiné avec une industrie, mais la moindre des choses, c’est d’avoir un regard ! Je déplore complètement cette absence de regard. Mais tout ça n’est pas très grave en fait, les gens font ce qu’ils peuvent et font ce qu’ils veulent. Mais je pense que les films qui adoptent un regard et qui tendent vers une forme d’abstraction cinématographique ont une plus longue durée de vie. Ils perdurent dans le temps, parce qu’ils provoquent des sentiments, des émotions, des vocations. Ces films sont des passeurs, des relais entre les générations…

 

C. : Ce que j’aime dans Adoration, c’est son ancrage dans une structure de conte. On a deux enfants qui s’enfoncent de plus en plus loin dans la forêt et qui, en chemin, vont croiser différents personnages. Comme tes films précédents, Adoration est intemporel, universel. On ne sait pas forcément si ça se passe dans les années 20, 50, 60 ou en 2020, ce n’est pas important. J’imagine que c’est délibéré ?


F.D.W. : C’est toujours délibéré, c’est un gros travail et c’est quelque chose que tu peux retrouver aussi bien dans Calvaire que dans Alléluia. Peut-être un peu moins dans Vinyan, parce que le film s’inspirait du tsunami de 2004, donc il était ancré dans un événement qui a réellement eu lieu. Mais avec cette « trilogie ardennaise », il est toujours fondamental pour moi de tendre, encore une fois, vers l’abstraction. Je pars d’une situation réaliste, ou plutôt naturaliste, et après, j’essaie de dériver vers quelque chose qui soit un geste de mise en scène avec une volonté poétique, qu’elle soit violente ou pas. Pour ce faire, il faut dématérialiser, épurer le décor le plus possible. Ce n’est pas une idée uniquement intellectuelle, ça se crée dans l’artisanat, on y arrive avec les différents corps de métier. C’est un gros travail de repérage en amont. Une fois qu’on a trouvé le décor, on travaille les volumes, l’espace, les patines, les brillances... Ensuite, avec le chef opérateur, on travaille la source : une seule source, pas question d’en avoir deux ou trois ! Une fois qu’on a trouvé cette source, on travaille avec les comédiens. Donc, si tu veux, il y a une sorte de trinité qui se fait entre les décors, la lumière et les acteurs… et la mise en scène, bien entendu. Tout ça pour tendre vers quelque chose qui soit le plus pur et le plus simple possible. Comme ça, ça parait facile à dire, mais le décorum est quelque chose de fondamental pour moi. C’est une volonté de ne rien ancrer dans le réalisme. Je n’ai rien contre les films réalistes d’aujourd’hui, que ce soit Les Misérables ou les films de Maïwenn. La pureté des sentiments dans ces films est intemporelle, mais je pense que ce sont des films qui seront très vite datés, parce qu’ils sont ancrés dans le réalisme. Et que le réalisme est éphémère. Comme j’envisage mes films de manière poétique, je tends toujours vers une forme d’abstraction. Et cette abstraction doit être complète, totale. Tout doit converger vers l’essence-même du film. L’essence du film, c’est l’idée du film. Et l’idée, dans Adoration, c’est le sentiment absolu.

 

C. : Cette poésie naît notamment du fait que Paul est un garçon totalement innocent et éperdument amoureux, qui suit Gloria aveuglément. Il s’agit de deux enfants et donc, forcément, de l’innocence qu’ils vont perdre en chemin. En même temps, c’est ton film le plus tendre, le plus lumineux. Est-ce que travailler sur ce thème de l’enfance est quelque chose qui t’attire particulièrement ?
F.D.W.: Oui, c’était quelque chose qui m’intéressait, qui me confrontait aussi. Parce que quand tu parles de l’enfance, tu parles forcément de toi, surtout quand tu parles à la première personne. Au fond, dans mes films précédents, je pouvais me cacher derrière des scènes burlesques, d’ultraviolence ou de provocation. Pas que je le regrette, hein ! Je le referais et j’y retournerais ! Mais cette fois, j’avais besoin d’être plus… pas sincère, parce que je le suis toujours, mais en tout cas, plus à poil ! J’avais ce besoin de me confronter à moi-même de manière beaucoup plus violente, sans garde-fous. On prend toujours des risques en faisant des films, je n’envisage pas de faire un film autrement, ça fait partie intégrante de ma manière de faire du cinéma. Le risque ici, c’était de me confronter au « petit moi », au petit Fabrice. Et j’ai eu la chance de trouver Fantine et Thomas, avec qui j’ai vraiment pu converser, dialoguer d’égal à égal. Je n’étais jamais l’adulte et eux les enfants. Nous étions tous les trois, ensemble, trois êtres qui cherchaient exactement à faire le même film. Alors, bien sûr, ils ont leur âge et moi j’ai plus d’expérience de vie, mais je n’ai jamais infantilisé qui que ce soit. Nous étions vraiment dans la même démarche artistique, dans le même geste pur. Et je me suis fait violence parce que je suis allé chercher des choses plus sensibles. C’est un film plus lumineux, dans le sens où il raconte une délivrance. C’est un film dans lequel tu as un fort sentiment d’oppression, mais qui tend vers quelque chose de complètement lumineux. Alors, est-ce une contamination de la folie par l’amour ou de l’amour par la folie ? Ça, je ne sais pas. Peut-être les deux. Il y avait déjà ça dans les précédents films, mais d’une manière beaucoup plus sombre, pesante et grotesque. Ici, je voulais éviter complètement le grotesque, je tenais vraiment à rester dans un geste pur. Je ne veux pas dire que j’y suis arrivé, mais en tout cas, j’ai tenté.

 

C.: Le cinéma populaire de nos jours est de plus en plus asexué. Se montrer ambigu ou complexe est de moins en moins acceptable, particulièrement dans le contexte actuel. Or, ici, tu montres l’éveil sexuel de ces deux enfants. N’as-tu pas eu peur de la censure ou du regard des américains pour une éventuelle sortie du film chez eux ?
F.D.W. : Je sais bien que si je n’ai pas été sélectionné dans certains festivals américains, c’est parce que je sexualise les enfants. Mais ce n’est pas très grave, je sais que le film existera toujours dans dix ans. Je n’ai pas de doute là-dessus. Nous vivons dans une époque troublée, avec #metoo, les débordements, toutes les accusations, etc. C’est une époque où le cinéma mainstream est de moins en moins sensuel et sexuel. C’est comme si on amputait une partie de nous-mêmes. Nous sommes des êtres sexués, notre regard est plein de désir. Mais voilà, c’est l’époque, ça passera. Moi ce qui m’importe, c’est de m’inscrire dans la durée. Je suis toujours étonné de voir qu’on me parle de plus en plus des films que j’ai faits il y a cinq ou dix ans. Donc, au fond, je me dis « très bien, aujourd’hui, tu prends des coups, ce n’est pas grave. Travaille ta filmographie ! » C’est mon seul objectif. Il était fondamental pour moi de traiter aussi de l’éveil à la sexualité de ces deux enfants, à un âge qui est hyper-trouble ! On a tous connu ça, on a tous rêvé de ça ! On a tous imaginé l’amour physique, connu cette fièvre et cette torpeur-là, quand nous étions adolescents, seuls dans notre lit ! Donc, je pense que c’est fondamental d’en parler, parce que ça nous constitue pleinement. Il n’y a pas de gêne à avoir. Après, l’époque est ce qu’elle est… Je ne suis pas un moraliste et mon cinéma n’a jamais été moraliste. Je ne m’intéresse pas beaucoup au Bien ou au Mal, je m’intéresse plus à l’éthique. Mais le moralisme, le jugement intempestif, le fait de dénoncer quelque chose, ce n’est pas du tout mon truc. Je ne prêche que pour l'ambiguïté, pour le trouble, pour ce qui se cache derrière les façades, pour ce que les gens ont en eux. Je pense que nous sommes très très très très troubles et éminemment poétiques et il n’y a que ça qui m’intéresse : nos contradictions, l’intersection entre l'immanence et la transcendance. La morale, je m’en fous !

 

C. : Pour avoir cette liberté de penser et de tourner, un cinéaste a besoin de producteurs qui le soutiennent. Est-ce qu’on t’a déjà demandé d’édulcorer ton propos, notamment dans cette scène d’Adoration ? 

F.D.W. : Non. Il se trouve qu’aujourd’hui, j’ai la chance d’avoir un vrai système. Je me suis perdu de temps en temps : j’ai fait un film en France (Colt 45 - NDLR), qui a été une catastrophe, un autre aux Etats-Unis (Message from the King – NDLR), qui n’a pas été une très bonne expérience. Mais aujourd’hui, je suis de retour chez moi et je travaille avec une équipe que j’aime, qui est très soudée et qui me donne beaucoup, avec laquelle je vais probablement continuer à travailler énormément dans les prochaines années. J’ai toujours cherché ce système-là alors qu’il était devant mon nez ! Ce sont des gens qui sont profondément positifs, constructeurs, qui ne mâchent pas leurs mots ! Que ce soit Manuel Chiche, Vincent Tavier à l’écriture ou à la production, Manu de Meulemeester, mon directeur artistique, avec qui je travaille énormément en amont, Freddy Verhoeven, mon premier assistant, Manuel Dacosse, mon chef op’, ou encore Anne-Laure Guégan, ma monteuse, qui peut me décapiter quand je déconne, ce sont des gens que j’écoute avec beaucoup d’attention et qui constituent un noyau, qui me permettent vraiment d’être meilleur, parce qu’ils sont profondément attentifs. Et puis ce sont des gens intelligents, donc il n’est pas question d’être moral et de dire « c’est bien » ou « c’est pas bien ». Sur Adoration, j’ai réalisé à quel point ce système était important pour moi.

 

C. : Tu détestes le qualificatif de « cinéma de genre »…
F.D.W. : C’est quelque chose que je rejette, parce que, pour moi, c’est une incompréhension, un non-sens. Le « film de genre », comme on l’appelle aujourd’hui, je trouve ça éminemment condescendant. C’est une frange de journalistes qui parlent de « cinéma de genre », mais qui n’y connaissent rien. Le genre, c’est le cinéma et le cinéma, c’est le genre. Dit-on de Scorsese ou de Michael Mann qu’ils font du cinéma de genre ? Non ! Le cinéma, c’est la foire, c’est la diversité des genres. Le problème c’est qu’on oppose le genre au cinéma d’auteur. C’est complètement absurde ! David Cronenberg, Sam Raimi, Dario Argento, David Lynch, ce sont tous des auteurs ! Alors, quoi ? Dès qu’on fait un film où il y a un peu de sang, on est dans la case « genre », en opposition avec l’idée d’ « auteur » ? C’est complètement con ! C’est un débat qui est puéril et idiot. Et ça, tu vois, c’est encore un truc qui nous vient de la Nouvelle Vague, qui opposait « le Grand Cinéma » au « cinéma vulgaire ». Mais merde !

 

C. : Tu détestes l’image numérique. Le numérique présente-t-il quand même la moindre circonstance atténuante, selon toi ?
F.D.W. : Non, non, non ! Visuellement, le dernier film d’Haneke où j’ai découvert Fantine, c’était dégueulasse. Dégueulasse ! Je pense que le numérique est une hérésie. Il y a eu un hold-up terrible. Pourquoi pas, à partir du moment où on constate une avancée artistique et esthétique ? Mais ce n’est pas le cas du tout. Tout est plus moche ! Attention, il y a des films qui ont été faits en argentique et qui étaient bien moches aussi, je ne dis pas que tout ce qui est en argentique est beau. Mais sur un film en argentique comme Adoration, on voit très vite que les couleurs primaires sont plus stables. On peut démontrer que les noirs sont stables, que les blancs sont stables, que les rouges et les bleus sont pétants, que les verts sont beaux… C’est la démonstration que, quoi qu’il arrive, l’argentique est toujours supérieur au numérique ! On peut dire tout ce qu’on veut, on peut continuer à ergoter, mais de toute façon, l’argentique, c’est comme le vinyle en musique : c’est supérieur au digital, c’est un fait ! Après, ça dépend de l’utilisation qu’on en fait. Moi j’aime tout le processus cinématographique : le mouvement, la transformation… Tout ça me fait profondément kiffer, parce que j’ai l’impression d’être dans une position de magicien, d’alchimiste. Alors après, certains cinéastes préfèrent être très rapides et préfèrent le numérique, mais je ne peux parler que de ma chapelle : le numérique m’ennuie, l’image numérique est sans mystère, sans profondeur. Donc je reste profondément attaché à l’argentique et heureusement, il y a des voix beaucoup plus importantes que la mienne, comme Christopher Nolan, Quentin Tarantino ou Martin Scorsese, qui continuent à défendre et à se battre pour l’argentique, et ils ont bien raison !

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