Dans le court métrage Metha, réalisé par Vanessa Minacapelli, on suit le parcours de Mado, une jeune femme congolaise de 25 ans qui doit faire face à un processus de deuil et se retrouve submergée par toute la douleur et la colère que sa famille extériorise de façon maladroite.
Metha de Vanessa Minacapelli
La musique du court métrage nous transporte dans la tradition des chants traditionnels africains de deuil alors que de gros plans sur tous ces visages assombris nous plongent directement dans leur malheur. Dans ce contexte général de perte de sens par rapport à la vie, Mado doit affronter le sexisme omniprésent au sein de sa famille et combattre les nombreux préjugés qui l’obligent à suivre une voie toute tracée. Avoir des enfants et servir les hommes de la famille sont des tâches impératives qu’elle doit effectuer, selon tous ses semblables. Toute cette épreuve de deuil lui permet au moins, malgré tout cet accablement et cette pression palpable, de réaliser l’importance de se libérer de cette forte tension familiale qui l’empêche de s’épanouir. Elle remarque que toutes les femmes de sa famille sont drainées émotionnellement, incapables d’acquérir une réelle indépendance, et veut changer la donne. Ce documentaire nous invite à questionner les jeux de pouvoir qui se tissent entre les générations d’une même famille et à réfléchir à la façon idéale de tenir tête aux personnes les plus proches de nous - ou de les fuir - pour que nous puissions toustes évoluer ensemble. Le tour de force de ce documentaire se reflète aussi dans l’humour que la réalisatrice a réussi à infuser au sein de cette tragédie et de cette atmosphère anxiogène.