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Notre nature, de Maria Lise Van Lente, Dick Harrewijn et Pim Niesten

Publié le 02/11/2022 par Malko Douglas Tolley / Catégorie: Critique

Après le crochet de téléréalité à succès Astrid in Wonderland (2011) diffusé en Flandre et un documentaire sur les professionnels du luxe en Belgique, Maria Lise Van Lente s’est entourée de deux spécialistes du monde animal, Dick Harrewijn et Pim Niesten, afin de réaliser Notre Nature (2022). Grâce à leur expertise respective en la matière, ce documentaire est probablement l’un des projets filmiques les plus aboutis sur la nature sauvage belge. Un superbe documentaire positif sur les merveilles naturelles présentes au plat pays à découvrir au cinéma.

Notre nature, de Maria Lise Van Lente, Dick Harrewijn et Pim Niesten

Si Notre Nature rappelle le mythique Microcosmos par ses zooms qui permettent de révéler les détails incroyables de la biodiversité belge, l’élève dépasse le maître. Avec des plans à couper le souffle et des lumières incroyables, ce documentaire donne des allures de Nouvelle-Zélande ou Patagonie à la Belgique. Nos paysages et animaux sauvages capturés avec brio n’ont en tout cas rien à envier aux animaux exotiques que l’on observe généralement sur National Geographic ou dans Ushuaia Nature. En suivant le passage des saisons, le commentaire de la narratrice décrypte les rituels amoureux et de reproduction de différents animaux des campagnes flamandes au fin fond de l' Ardenne belge.

Dans les airs ou sous l’eau, les caméras capturent une vie insoupçonnée et méconnue du commun des mortels. Que ce soient les poissons épinoches qui prennent des couleurs orange vif aux martins pêcheurs en passant par les sangliers et marcassins du Limbourg ou encore le faucon pèlerin, une multitude d’espèces est dévoilée sous un angle neuf au public. Les mélodies prenantes du Brussels Philharmonic ajoutent une dimension supplémentaire aux images en transformant les luttes des mâles pour les femelles en véritables scènes d’action. Les plans très rapprochés de la couleuvre à collier, une espère rare de serpent qui peut mesurer jusqu’à un mètre en Belgique, risquent d’en surprendre plus d’uns. A moins que ce soit la lutte des araignées Érèse coccinelle avant leur accouplement avec leur demoiselle cannibale qui ne vous fasse hérisser les poils. Heureusement pour les âmes sensibles, un équilibre entre animaux plus effrayants et plus mignons procure également des sourires et des réactions d’attendrissement de la part du public qui ne peuvent que craquer face à ces bébés renards des villes ou autres biches et cerfs.

C’est un travail titanesque qui a été réalisé avec le soutien de Natuur Punt, Natuur en Bos ainsi que le WWF. Une plateforme en ligne Notre Nature reprend également la plupart des informations sur les différentes espèces abordées dans le documentaire ainsi que sur les loups en Belgique, la sécheresse ou encore nos différents biotopes (côte, forêt, landes, eau douce, ville et plaine). Car oui, si l’on aborde la nature, la ville est également présente dans cette réflexion qui se veut positive et non culpabilisante, à la différence de nombreux reportages plus alarmants sur l’évolution de la biodiversité animale.

À l’aube d’une époque où l’abondance de ressources semble tarir et que les déplacements sur de longues distances à des fins récréatives sont de plus en plus contestés, il se dégage un sentiment grisant et assez plaisant de voir la beauté de nos paysages et de notre nature sauvage, dont la richesse est souvent minimisée voire dénigrée en Belgique. Grâce à une ambiance sonore et une esthétique incroyables, tous les amoureux des animaux et amoureuses et de la nature prendront certainement un grand plaisir à découvrir Notre Nature.

Une séance spéciale du film accompagnée par un concert se déroule au Bozar le 12 novembre.

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