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ONCE UPON A TIME IN … SOLBOCH

Publié le 24/02/2022 par Malko Douglas Tolley / Catégorie: Critique

Dans la plus pure tradition folklorique ulbiste et destiné avant tout aux étudiants baptisés (ou non) et anciens de la « grande maison », ce drama humoristique aux relents pythonesques met en scène les actions d’un ordre secret face à la prolifération des « pseudo-sciences » dans l’enseignement académique.

ONCE UPON A TIME IN … SOLBOCH

Complètement barré et volontairement subversif, Once Upon A Time In Solboch relate la vie d’un groupe d’étudiants de l’école polytechnique en prise avec un enseignement surréaliste fait d’astrologie et d’autres matières qui ne reposent pas sur de la rigueur scientifique. Si le propos n’est pas anodin dans un monde où les experts sont de plus en plus souvent décriés et remis en question, la critique sociétale reste d’un ton bon enfant et l’humour omniprésent est à l’avant-plan.

Une avalanche de blagues et gags, qui nécessitent parfois un certain recul et esprit critique, se succèdent sans discontinuer. Les « private joke » sont nombreuses et nul doute qu’être ingénieur civil ou un (ex)membre d’un cercle folklorique étudiant permettra de mieux apprécier ce film à sa juste valeur.

Peut-on rire de tout en 2021 ? Cette satire semble attester que le folklore n’est pas encore mort et que la jeunesse ose encore briser les tabous. L’humour a toujours été une porte d’entrée intéressante pour aborder des sujets plus sensibles. Alors que la censure woke et la cancel culture inondent toujours de plus en plus les réseaux sociaux et l’espace public, le risque d’un formatage de la société afin de ne pas choquer autrui et d’une perte de la liberté d’expression au cinéma est bien réel. Ce film démontre que les étudiants connaissent encore le mot dérision et que la créativité étudiante a survécu à la pandémie.

Ce navet (comme indiqué dans le générique du début avec une bonne dose d’auto-dérision), écrit et réalisé par Vicky Loulas, Bruno Coutinho Meireles et Paul Servais, n’est pas à mettre entre toutes les mains. Il mérite néanmoins d’être visionné par tous ceux qui sont persuadés que la science immortelle éclaire la raison et qu’il faut se serrer les coudes parce qu’on aime la vérité et qu’on a pour maitresse la liberté.

Pour conclure, et comme nous avons tous une femme qui nous est chère, on mettra une mention spéciale pour la performance de Lou Gyömöreuy qui assume pleinement et avec brio son premier rôle dans ce film. Elle obtiendra probablement sa médaille et pourra troquer sa carapils contre du champagne à vie pour sa performance au lancer du fût.

Si vous êtes prêt pour un thriller surréaliste, un flash mob dans la bibliothèque et sur l’avenue Paul Héger, des viandards anti-vegan ou encore un ad fundum avec Morpheus à la prochaine Jefke, rendez-vous le 18 février à la salle Dupréel de l’ULB ou au cercle Polytechnique du bâtiment U pour dénicher le dvd collector de ce projet étudiant plutôt réussi malgré plusieurs défauts techniques et quelques longueurs.

 

https://www.youtube.com/watch?v=qApHJooys34

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