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Puzzle de Olivier Pairoux

Publié le 16/04/2019 par Grégory Cavinato / Catégorie: Critique

Les Naufragés de l’Espace

Pris d’un coup de sang, un super-méchant azimuté, le bien nommé Destructor (Philippe Katerine), fait exploser notre planète pour se venger d’un père qui lui a littéralement volé son cœur. Il se retrouve perdu dans l’espace, isolé sur un petit lopin de terre flottant vers l’infini, avec pour seul compagnon un étrange petit robot high-tech appelé Cosmo. Mais Cosmo confond Destructor avec le petit garçon dont il était le cadeau d’anniversaire. Entre le robot qui passe son temps à donner des leçons de bienséance et le fou-furieux qui ne s’exprime que par les injures et la violence, la cohabitation ne s’annonce pas des plus faciles…

Les téléspectateurs belges connaissent Olivier Pairoux pour son travail d’animateur à la télévision puisqu’il fut présentateur à la RTBF, réalisateur à RTL et aujourd’hui, producteur délégué et directeur artistique de Plug RTL. Depuis une dizaine d’années, le cinéaste novice a enchaîné les émissions (C’est pas Hollywood, Plug Vibration, Plug On Air, Tribus). Mais ce que les téléspectateurs ne savent pas, c’est qu’Olivier Pairoux est également diplômé de l’IAD et qu’il affiche à son palmarès de réalisateur, outre ses propres émissions, de nombreuses publicités et quelques vidéo-clips.

Son premier passage au cinéma, s’il est loin de révéler un tempérament d’auteur, démontre au moins un esprit : celui de la déconne et d’une envie de grand n’importe quoi rappelant le mythique Objectif Nul. Puzzle, qu’on imagine formaté dès le départ pour cartonner dans des festivals comme le BIFFF, est une comédie de science-fiction cartoonesque, gentiment poétique et formellement ambitieuse. C’est l’occasion pour les techniciens des effets spéciaux de mettre en valeur leur savoir-faire, par l’intermédiaire de Cosmo, ce petit robot rabat-joie dont le design n’est pas sans évoquer « Eve » la compagne d’un certain « Wall-E. » Cosmo est la création du sculpteur belge Stéphane Halleux dont ce n’est pas la première incursion dans le monde du cinéma, puisqu’une de ses œuvres avait inspiré le court-métrage Monsieur Hublot (de Laurent Witz et Alexandre Espigares), récompensé par l’Oscar du meilleur court-métrage d’animation en 2014.

Soutenu par le Centre du Cinéma, par RTL et par le Tax Shelter, Puzzle est surtout l’occasion pour le trublion Philippe Katerine, en roue libre et survolté, de faire son grand numéro d’andouille mal lunée. Si ce premier court-métrage au mauvais goût assumé et à la direction artistique criarde s’avère somme toute assez anecdotique, Olivier Pairoux s’attaquera néanmoins prochainement au tournage de son premier long, The Highest Step in the World, une comédie familiale dans laquelle un gamin de 11 ans construit une montgolfière pour se rendre dans l’espace… Vers l’infini et au-delà !

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