Gagnant du Grand Prix de la sélection belge du BIFFF 2022, Sangue Nero questionne la toxicité de l’homme sur les femmes au sein du foyer familial. Une jeune ado qui se découvre fait appel à des forces surnaturelles en buvant du « sang noir » pour se dresser face à son oppresseur, en l’occurrence son beau-père. Ophélie Nève a conquis le public du BIFFF avec son dernier court-métrage.
Sangue Nero de Ophélie Nève
Publié le 21/09/2022 par Malko Douglas Tolley / Catégorie: Critique
Si ce travail de fin d’étude fait écho à des réalités trop souvent rencontrées dans nos sociétés contemporaines, des éléments fantastiques altèrent ce drame social afin de plonger le public dans un récit fantastique qui prend la forme d’un « coming of age » (genre littéraire et cinématographique qui raconte un ou plusieurs moments clés de la croissance personnelle d’un personnage).
Les projets précédents de cette jeune réalisatrice étaient déjà intimement liés au cinéma fantastique et horrifique ainsi qu’à la question du genre et des abus sexuels. Devil on his way (2017), son premier court-métrage, mettait en scène un groupe de filles sataniques qui émasculait des hommes un peu trop insistants. Le second, Sanguine (2019), consistait en une histoire vampirique où une jeune fille prenait goût au sang pour donner suite à une tentative d’agression sexuelle. Pour Sangue Nero, Ophélie Nève a bénéficié du soutien d’Harry Cleven, son professeur référent en réalisation à l’INSAS. Le réalisateur de Mon Ange (2016) lui a suggéré d’utiliser la technique qu’il a lui-même utilisée dans Zeria (2021), son dernier long-métrage d’animation. Il s’agit d’un procédé au rendu surprenant qui fait appel à l’utilisation de moules en plâtre avec de la résine.
Avec une réalisation de qualité et de nombreux plans en forêt de jour comme de nuit, Ophélie Nève est arrivée à passer un cap supplémentaire en exploitant un thème toujours aussi puissant mais en créant une ambiance pesante et en offrant un final qui procure une dose non négligeable de contentement.
