À la mort, à la vie !
Avec son cinquième long métrage, notre compatriote Anne-Marie Etienne met en scène une vieille dame en train de mourir, accompagnée jusqu’au bout par quelques proches. Lisez cette phrase et, tout de suite, le multi primé Amour, de Michael Haneke, vous vient en tête. Sauf que le film d’Anne-Marie Etienne est son parfait contraire. Pour l’un, la mort de l'être cher est vécue comme un drame sombre et solitaire, une rupture inéluctable qui n'engendre que désespérance. Pour l’autre, la disparition programmée d’une personne qui, tout simplement, s’en va en ayant fini son parcours, fait partie de la vie et s’inscrit dans sa continuité. La mort n’est pas rupture, puisqu’il y a transmission. Anne-Marie Etienne s'intéresse aussi à ceux qui assistent ce décès, en particulier à ce que cette perte révèle de leur être intime et à la profonde empreinte que la vieille dame laisse en eux. Là où Haneke accouche d’une œuvre tourmentée, marquée au fer rouge d’une souffrance insoutenable, la cinéaste livre, sans prétention aucune, un film solaire, généreux et profondément ancré dans la vie.