Sur les bords de l'océan, là où les vagues sapent petit à petit la terre, la cinéaste en devenir Naomi Zwaenepoel déambule avec sa caméra et le journal de son arrière-grand-mère, qui jadis possédait un petit lopin dans cette contrée reculée et côtière de l'Angleterre.
The Sea, the sea - Naomi Zwaenepoel - 2024

Pour son film de fin d'études, sobrement intitulé The sea, the sea et sélectionné en compétition au Festival de Gand, la réalisatrice nous emmène dans une promenade entre passé, présent et futur où l'océan reste une constante tantôt apaisante, tantôt effrayante. Car sur les rivages où elle déambule, nombreux sont les espaces qui ont déjà été grignotés par la houle, qui petit à petit grappille plages, digues, routes et chemins.
La roche argileuse de ce littoral, que l'on découvre au travers de la caméra de Zwaenepoel mais aussi au travers des yeux de ces jeunes écoliers et écolières que la cinéaste accompagne lors de leurs excursions à la découverte de la mer, est à la fois la cause et la victime de ces changements. Une terre qui résiste tant bien que mal à l'appétit vorace de l'élément liquide, et dont le grignotement nous renvoie aussi à nos propres démons climatiques.
Car il ne fait pas de doutes que le dérèglement climatique joue un rôle dans ces bouleversements, amplifiés encore depuis les années 1960, période à laquelle correspond le journal de l'ancêtre de la cinéaste. Et Zwaenepoel de réciter, face aux vagues et à l'immensité de l'horizon bleuté, des passages de ce journal qui créent une poésie douce-amère en se confrontant aux vagues.
Une belle entrée en matière(s) pour la réalisatrice, pour ce film où la mer occupe l'espace et l'écran avec puissance et constance, au gré du ressac et des houles grondantes.