Métier : Réalisateur
Ville : Bruxelles
Province : Bruxelles-Capitale
Pays : Belgique
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Né à Hamont, Marc Didden passe son enfance à Bruxelles où il fréquente les salles de quartier, découvrant Bambi dont la mort le fait pleurer mais aussi le cinéma comique et burlesque (Laurel et Hardy, Chaplin) et le western. Son père, fan de Fernandel, louait projeteur et copies en 16mm le week-end pour regarder les films de son acteur préféré (Raphaël le tatoué étant son film favori).
Ce qui amène, tout naturellement, Marc Didden à faire des études de réalisation au HRITCS. Devenu journaliste, il collabore tant à la presse écrite (Humo) qu'à la presse audiovisuelle (BRT). Son premier long métrage, Brussels by night, sort en salles en 1982. Prix André Cavens, le film intéresse le public et la critique. Didden enchaîne avec Istanbul (1985), Sailors don't cry (1990) et Mannen Maken Plannen (1992). Il joue dans les films d'Hugo Claus (Het Sacrement) et de Dominique Deruddere (Hombres Complicados) et tourne en 1994 Tip Toe Thru pour la télévision. Professeur au HRITCS, il a mille projets en cours.
Joel (ou Aidie, ou Alan)
J'ai rencontré le cinéma en 1957, au Rixy à Etterbeek, qui se situait tout au début de la Chaussée de Wavre, près de la Place Jourdan, là où Monsieur Antoine vendait cinq francs le meilleur sachet de frites au monde.
Je n'y ai pas vu mon premier film, cependant.
J'ai pleuré la mort de Bambi bien avant, au Scala, la petite soeur de l'Eldorado, Place de Brouckère. J'avais avalé ma dose de Laurel & Hardy et de Charlie Chaplin comme les autres enfants, soit dans les salles de gymnastique transformées en cinéma qu'on trouvait dans toutes les paroisses et les écoles du quartier (pour découvrir plus tard que j'aurais préféré voir W.C. Fields et surtout Buster Keaton), soit chez moi à la maison. Mon père regretté étant grand amateur de films de Fernandel, n'hésitait pas à louer un projecteur et une copie 16 mm pour nous passer cinq fois par week-end s'il le fallait son Raphaël le tatoué favori.
Mais le premier film qui m'a donné envie d'en savoir plus, le premier qui m'a fait penser qu'un film n'est pas seulement un rêve mais aussi quelque chose qu'on fabrique quelque part et qu'on pourrait donc apprendre à fabriquer soi-même, c'est un western qui s'appelait peut-être Duel au Crépuscule et dans lequel Joel McCrea tenait peut-être le rôle principal (ou Audie Murphy, ou Alan Ladd ! De cette époque, je ne me souviens finalement que du prix exact du sachet de frites), mais qui contenait une scène qui me hante jusqu'à ce jour.
Je vous la raconterai comme ma mémoire me la dicte : Joel (ou Audie, ou Alan) est soi-disant mort après un combat de rue où un mauvais l'a abattu de quelques balles de son colt. Il se fait enterrer mort-vivant tout en sachant que le mauvais étant très mauvais ira sans doute cracher sur sa tombe. Mais avant que les fossoyeurs l'ensevelissent sous le sable, il leur demande d'installer une sorte de périscope qui lui permettra a) de prendre de l'air s'il le faut et b) de voir le mauvais s'approcher de sa tombe.
Ce qui doit arriver arrive. Le mauvais est descendu par notre héros depuis sa position plus ou moins missionnaire et moi j'avais attrapé l'envie de faire du cinéma.
Merci Joel (ou Audie, ou Alan).