Dans son premier film, Le Geste ordinaire, Maxime Coton traçait un beau portrait de son père ouvrier. C'était en 2011. Il questionnait, à travers celui-ci, ce qui lui paraissait être le langage dans la culture ouvrière. Le silence qui avait séparé le père et le fils, avant de réaliser le film, donnait également lieu à une interrogation plus fondamentale sur la parole et en particulier la parole poétique : un livre de poèmes en naquit portant le même titre. (1)
Huit ans plus tard, pour un second film, Maxime Coton est amené à reprendre les images de son père filmées dans l'atelier où il exerçait depuis 1979 le métier d'ajusteur mécanicien. Mais aujourd'hui, ce ne sont plus là que souvenirs. Marc, le père du cinéaste, a été jeté dehors, mis à la prépension. Et ce licenciement a constitué une coupure profonde avec le monde de l'usine et de ses anciens camarades.