Dans Côté cour, nous rencontrons Léa, vedette d’une pièce de théâtre dont le metteur en scène prénommé Ruben se retrouve face à une plainte pour viol. Alors que l’administration de l’infrastructure se dédouane et souhaite que le spectacle ait bien lieu, la protagoniste tente d’élucider l’affaire et de démêler le vrai du faux vingt minutes avant le lever de rideau.
Côté cour de Lionel Delhaye

En dépit de la culpabilité incertaine de Ruben, les autres comédien·ne·s aimeraient lui laisser le bénéfice du doute pour ne pas réduire à néant leurs efforts. Mais après avoir découvert une vérité bouleversante, un dilemme cornélien se pose à Léa : monter sur scène et faire valoir le travail acharné mené par l’équipe ou détruire la carrière du metteur en scène et la performance de ses collègues en ne présentant guère la pièce. Envers et contre tous, le choix s’avère corsé.
Le court métrage interroge ainsi les conflits d’intérêts au sein de la cancel culture. Existe-t-il une zone grise où on puisse détacher une œuvre et sa représentation de son créateur ? Peut-on célébrer l’œuvre d’un agresseur sexuel si la qualité et les valeurs de celle-ci sont dignes d’intérêt ? En une vingtaine de minutes, ce film haletant reposant sur le jeu incisif de Léone François nous pousse dans nos retranchements, nous emmène au cœur des questionnements de la protagoniste. Un petit bémol persiste au niveau de cette fin ouverte qui laisse les spectateurices sur leur faim, mais reflète peut-être la complexité pour Léa de trancher, de rendre une décision définitive.