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DVD Best of Anima 8

Publié le 08/03/2013 par Marceau Verhaeghe / Catégorie: Sortie DVD

Best of Anima 8 Le meilleur du cru 2012 d’Anima Anima a pris la bonne habitude de nous proposer, chaque année, le meilleur des courts métrages de son édition précédente sur un DVD. Onze films au programme de ce best of : huit primés en compétition, et trois coup de cœurs sélectionnés par le festival ; trois courts belges et huit étrangers.

dvd best of anima 8Pour nous, deux œuvres fortes dominent la sélection. Dans des styles très différents, elles témoignent, avec brio, de toutes les possibilités de l’animation comme vecteur de création artistique. Avec Romance, le suisse Georges Schwizgebel nous livre une animation virevoltante de dessins et de peintures, sur un scherzo de Rachmaninov. Tout en étonnantes transitions, cette création artistique joue avec virtuosité des cadres et des plans qui se succèdent dans une illusion de continuité d'une parfaite fluidité, malgré le mélange des techniques et des atmosphères. Hantée par la musique, collant à celle-ci de manière fusionnelle, Romance est une pièce émouvante, onirique et nostalgique qui s'inscrit pleinement dans la continuité du travail du peintre et animateur du Jura. On est impressionné ici par son sens du rythme et de la narration cinématographique. Un grand et beau travail, justement récompensé à Anima par le Prix du Meilleur court métrage professionnel. À l’opposé de cette douceur nostalgique, l’Allemand Andreas Hydake, avec Love and Theft, propose un hallucinant carrousel de formes et de couleurs, baigné de musique techno. Pendant près de sept minutes, se succèdent, sur l’écran, des milliers de dessins qui s’enchaînent les uns aux autres par des itérations rapides, passant de formes élémentaires à des personnages de cartoon, du noir et blanc à la couleur avec de grands aplats dans le plus pur style psychédélique. Le spectateur n’a pas d’autre choix que de se laisser emporter dans ce kaléidoscope de plus en plus rapide, et d’en ressortir hagard, bombardé d’images, de sons, et de sensations. Visuellement impeccable, d’une grande cohérence conceptuelle, Love and Theft nous amène aussi dans le domaine le plus élevé de la création contemporaine.
Côté belge, l’humour grave de Natasha de Roman Klochkov, prix de la SACD, réjouit d’emblée, même si l’originalité graphique n’est que moyennement convaincante. Toujours aussi séduisant en revanche, de retrouver La boîte à sardines de Louise-Marie Colon (Grand Prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles). Quelques points forts de la compétition belge de l'an dernier manquent à l'appel (Duo de volailles sauce chasseur de Pascale Hecquet, Prix SABAM, Expo/In de Romain Rihoux ou encore le Prix Cinergie : Dans le cochon tout est bon d’Iris Alexandre) : dommage, mais tout choix est subjectif. De la compétition internationale, retenons encore Heimatland de la Suissesse Andrea Schneider, histoire simple sur l’absurdité du repli sur soi, de la peur de l’autre et des préjugés : un tout beau plaidoyer contre le racisme et la xénophobie. Admirons la perfection technique et le professionnalisme de Luminaris, une animation 3D de l’espagnol Juan Pablo Zaramella, et sourions à Flamingo Pride de l’Allemand Tomer Eshed, les deux Prix du Public respectivement pour un film professionnel et étudiant. Et bien sûr, le Grand prix Anima 2012, The Wonder Hospital répond présent. Cette animation 3D américano-coréenne de Beomsik Shimbe Shim est une réalisation de qualité dont l'univers singulier, hermétique, voire un peu abscons peut cependant laisser perplexe. En bonus, les autoportraits dessinés des réalisateurs, la bande-annonce de l'édition 2012 du Festival et une surprise : l’étonnant Sidaphobie, film collectif réalisé en atelier dans le cadre d'Anima par huit étudiants de la Cambre, de la Haute Ecole Albert Jacquard (Namur), du Rits et du Kask (Gent).

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