Pendant plus d’un an, la caméra de Roger Beeckmans s’est retrouvée au milieu des bancs d’une école primaire peu ordinaire. En effet, l’école n°1 de Schaerbeek à Bruxelles accueille des petits bouts venant des quatre coins du monde, vingt-trois pays différents pour être précis. Vu la situation cosmopolite de ce quartier, le réalisateur pose, d’entrée de jeu, la question "qui est l’étranger ?". Il installe ainsi habilement le thème de la tolérance, fil conducteur de son film.
Ecole de la tolérance de Roger Beeckmans
De la rentrée des classes à la remise des prix, Roger Beeckmans, accompagné de son preneur de son, nous livre un documentaire riche, et même si l’intensité dramatique est quelque peu irrégulière, notre attention ne décroche pas pour la cause. Les enfants se sont habitués à la présence de la caméra pour notre grand plaisir et leur naturel est au rendez-vous. On regrette un peu que le manque de pertinence de la voix-off s'accompagne de plans d'inserts parfois faciles.
Le caractère pédagogique de L’école de la tolérance n’enraye pas la magie qui nous est gracieusement offerte par les rires, les chants et les mimiques terribles de tous ces bambins. La séquence de l’arrivée de St Nicolas nous replonge des années en arrière ! Et bien que ce soit ces enfants-là, pour les adultes que nous sommes aujourd'hui, nous nous reconnaissons entièrement.
Les professeurs sont remarquables. Ils soulèvent des thèmes graves avec les élèves tels que l’exil et la guerre, les attentats du 11 septembre, le port du voile et la religion, l’idée d’origine. Tout ceci se produit sans heurts au cœur d'une recherche identitaire globale qui tend, ici, vers la philosophie du "vivre ensemble" et la transmission de valeurs nobles, garantes d'une vie meilleure.
Johan Libin