S’il y a une chose que le cinéphile moyen attend par-dessus tout lorsque les lumières de la salle obscure s’éteignent, outre le fait qu’une jolie spectatrice distraite s’assied par erreur sur ses genoux, c’est qu’un cinéaste qu’il admire le surprenne. Changements de ton, d’humeur, de genre, découvrir la face cachée d’un vieux de la vieille dont on croyait qu’il avait déjà tout dit, tout filmé. Imaginez pendant un bref instant un film de karaté chinois réalisé par André Delvaux ou le nouvel épisode de Piège de Cristal filmé par Wim Wenders et, en me regardant bien droit dans mes beaux yeux noisette, osez me dire que de telles idées ne piquent pas votre curiosité.
Alors même si cette comparaison pour le moins audacieuse peut paraître exagérée, voire saugrenue, c’est un peu la surprise de début d’année que nous a fait ce bon vieux Constantin Costa-Gavras en réalisant… une comédie noire et macabre.